Les paiements de la dette publique en 2024 atteindront 24,7 milliards de dinars, soit plus de la moitié (50,2%) des recettes fiscales propres du budget de l’État, surpassant pour la première fois l’enveloppe allouée aux salaires des fonctionnaires (23,7 milliards de dinars). Cette part significative du budget total (incluant les salaires et les subventions, sans compter les transferts) absorbera 121,5% des recettes fiscales propres, forçant le gouvernement à planifier des emprunts d’un montant de 28,2 milliards de dinars l’année suivante, dont 16,4 milliards de dinars à l’étranger.
Le projet de budget de l’État pour 2024 prévoit une dette publique de 140 milliards de dinars, ce qui représente près de 80% du PIB. La dette interne devrait également augmenter, passant de 48,2 milliards de dinars en 2022 à 59,1 milliards de dinars en 2024, en raison d’une augmentation attendue des emprunts nationaux et des dépôts auprès du Trésor, principalement en 2023. L’augmentation de la dette externe s’explique par l’anticipation d’emprunts à l’étranger plus importants que les remboursements.
Depuis 2011, la dette publique a augmenté de près de cinq fois, avec une croissance annuelle moyenne de 12,9%, tandis que le PIB nominal a plus que doublé (en augmentant en moyenne de 7,6% par an). En 2024, l’État devra rembourser 9,744 milliards de dinars pour la dette extérieure contre 6,553 milliards de dinars en 2023, tandis que pour la dette interne, le remboursement s’élève à 8,119 milliards de dinars contre 8,415 milliards de dinars en 2023.
De plus, le service de la dette publique a augmenté de près de 7 fois entre 2011 et 2024, avec une croissance annuelle moyenne de 15,9%, dont 21,2% pour la dette interne et 12,7% pour la dette externe. Pour la première fois en 2024, le remboursement de la dette publique accaparera plus de la moitié des recettes fiscales propres du budget de l’État, à 50,2% contre 48,2% pour les salaires de la fonction publique.
Cette situation difficile justifie l’appel croissant du gouvernement à l’emprunt, bien que les options d’emprunt soient de plus en plus limitées et hors de portée. Le budget de l’Etat prévoit des emprunts de 28,2 milliards de dinars en 2024, dont 16,4 milliards de l’extérieur. Toutefois, à la date de septembre 2023, l’Etat n’avait engrangé que 4,45 milliards de dinars sur les 24,4 milliards de dinars initialement budgétisés en 2023.
Finalement face à cette situation critique, des mesures sévères et des réformes structurelles sont nécessaires pour surmonter ce cycle vicieux. Il est impératif de développer l’initiative libérale et l’investissement; d’élargir la base fiscale, de réduire les impôts; de moderniser le régime des changes et de revoir la politique sociale de l’État pour se concentrer exclusivement sur les services publics essentiels tels que l’éducation, la santé, la sécurité, le transport public national, l’approvisionnement en eau et en électricité, et certains services administratifs de base.
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