Les activités du sommet des BRICS ont débuté mardi dans la ville de Kazan, capitale de la République du Tatarstan en Russie, avec pour ambition de renforcer la coopération économique entre les pays membres face aux défis actuels.
Le sommet s’ouvre à l’idée d’élargir le nombre de ses pays membres, qui est passé à 10 cette année contre 5 auparavant. Les nouveaux membres incluent l’Arabie saoudite, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Iran et l’Éthiopie.
Le sommet se concentre sur les questions de sécurité alimentaire et énergétique, accordant une attention particulière au Moyen-Orient.
Le thème principal de la réunion est : « BRICS et le Sud global pour construire ensemble un monde meilleur ».
Trente-six pays participent aux réunions, dont 22 au plus haut niveau et les dirigeants de 6 organisations internationales.
Ils discutent des interactions entre les pays majoritaires mondiaux pour résoudre les crises urgentes, y compris l’amélioration de la structure des relations internationales et l’assurance d’un développement durable pour la sécurité alimentaire et énergétique, en plus de la situation aggravante au Moyen-Orient.
L’idée d’abandonner le dollar dans les transactions entre les pays du groupe est au cœur des discussions, surtout avec l’augmentation des sanctions américaines contre la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine.
Cette initiative vient alors que de nouvelles demandes d’adhésion au BRICS augmentent, un des points examinés lors du sommet.
Bien que les banques centrales aient diversifié leurs avoirs, y compris en or, environ 58 % des réserves de change sont en dollars.
La domination du dollar place les banques américaines au centre des systèmes de paiement mondiaux. Toutes les banques utilisent le dollar via une banque correspondante aux États-Unis, permettant ainsi à l’État émetteur de la monnaie de surveiller les flux pour détecter d’éventuels financements du terrorisme et évasions des sanctions.
Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, l’Occident a gelé 282 milliards de dollars d’actifs russes détenus à l’étranger, a déconnecté les banques russes du système SWIFT et les a empêchées de traiter les paiements via les banques américaines.
Washington a également menacé d’imposer des “sanctions secondaires” aux banques d’autres pays soutenant l’effort de guerre russe.
Même les décideurs politiques européens favorables aux sanctions ont été alarmés par la rapidité avec laquelle Visa et Mastercard ont fermé leurs portes en Russie (ces deux entreprises américaines sont essentielles pour les paiements de détail dans la zone euro).
L’agence russe Sputnik a rapporté les propos de l’économiste Wafaa Ali, affirmant que le sommet des BRICS intervient à un moment où le monde connaît une érosion de la confiance en raison des guerres et des crises économiques.
L’expert en économie internationale, Dr. Karim El Omda, a souligné que passer à un nouveau mécanisme de paiement entre les pays n’est pas une tâche facile, mais qu’il sera progressif et nécessitera du temps, alors que les pays poursuivent cette voie.
El Omda a noté que “la Chine et la Russie ont déjà commencé à réduire leur dépendance au dollar américain, en raison de l’importance du dollar dans les transactions internationales, ce qui donne aux États-Unis une puissance supplémentaire”.
Il a décrit le dollar comme “non seulement un moyen d’échange commercial, mais aussi un outil de domination américaine”, ajoutant que les investissements réciproques entre les pays des BRICS renforceront la présence du groupe, en mentionnant les expériences de paiements sans dollar entre le Brésil et l’Argentine, ainsi que les transactions en monnaies locales entre les Émirats arabes unis, l’Inde, la Russie et la Chine, notamment dans le secteur énergétique.