Sana Zitouni, ingénieure générale à l’Office de l’Élevage et des Pâturages, a annoncé lundi que le plan d’investissement pour renforcer la compétitivité de l’apiculture en Tunisie est prêt.
Ce plan sera bientôt publié dans un livre blanc, accompagné de fiches d’action et de recommandations concernant les réformes nécessaires.
Lors d’un atelier national sur le thème « Le secteur de l’apiculture en Tunisie : l’importance économique et climatique face aux changements climatiques », organisé par l’Institut national de la recherche agronomique, Zitouni a déclaré que la mise en œuvre du plan, qui repose sur une étude préparatoire visant à renforcer la compétitivité de la chaîne de valeur dans le domaine de l’apiculture à Siliana et Kairouan, nécessite un financement nécessaire de 650 mille dinars.
Elle a ajouté que 160 mille dinars seront mobilisés grâce au programme d’adaptation aux changements climatiques dans les zones fragiles en Tunisie, tandis que le montant restant sera mobilisé auprès des donateurs.
Zitouni a souligné six axes de travail parmi les recommandations, face aux défis et aux opportunités identifiés, notamment l’amélioration des conditions de production et de la qualité du miel, la préservation des ressources en plantes dédiées à l’apiculture, ainsi que le développement et la création de marques locales pour le miel de qualité bénéficiant d’une certification.
Il s’agit de soutenir le marketing et la distribution des marques commerciales de miel local de qualité bénéficiant d’une certification, d’établir une marque de qualité officielle pour le miel et de soutenir le processus d’organisation de la transformation et de la commercialisation.
Les marques de qualité officielles garantissent au consommateur que les produits alimentaires qu’il achète respectent les normes de qualité.
De son côté, le chef de cabinet du ministre de l’Agriculture, Abdelraouf El Ajeimi, a souligné, à cette occasion, l’importance du secteur apicole en Tunisie, qui constitue une source de revenus pour de nombreux entrepreneurs dans les zones rurales, en particulier les femmes.
El Ajeimi a insisté sur la nécessité de revitaliser l’activité apicole en réunissant les acteurs de la chaîne de valeur, en plus de diagnostiquer les domaines d’intervention visant à améliorer les techniques de production, la valorisation et l’adaptation aux effets des changements climatiques, ainsi que les techniques de marketing.
Des étudiants spécialisés en intelligence artificielle ont présenté lors de l’atelier national un projet élaboré en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, des Ressources en eau et de la Pêche. Ce projet, une application mobile basée sur un site Web, permet de suivre l’activité des abeilles (nombre d’abeilles, quantité de pollen, présence d’animaux prédateurs, etc.) et d’émettre une alerte pour avertir les apiculteurs.
Selon les développeurs de l’application, cette solution basée sur l’intelligence artificielle permet de préserver l’environnement, de garantir une bonne lignée d’abeilles et, par conséquent, de garantir la durabilité du secteur.
L’apiculture en Tunisie figure parmi les activités qui, par la pollinisation, contribuent à lutter contre la perte de terres, la désertification, la déforestation et la pénurie de ressources en eau.
La pollinisation animale contribue à hauteur de 30 % à la production alimentaire mondiale, en plus de la contribution des cultures pollinisées par les abeilles à environ un tiers de l’alimentation humaine totale.
Source : TAP