6ème festival de la jeunesse à Kasserine : coût total de 65 000 dinars malgré l’absence de soutien ministériel

Le Festival de la jeunesse à Kasserine entamera sa sixième édition demain, samedi 22 juin 2024, avec une programmation artistique variée.

Le public pourra assister gratuitement à trois spectacles :Nidhal Yahyaoui ouvrira le festival, suivi de Nasreddine Chebli le dimanche 23 juin, et Mortadha Ftiti clôturera l’événement le lundi 24 juin.

Des spectacles gratuits de grande envergure

Depuis sa première édition en 2017, le Festival de la Jeunesse à Kasserine s’est imposé comme un événement culturel majeur.

Cette année, les spectacles se dérouleront sur la Place des Martyrs, au cœur de la ville, un choix stratégique en raison de sa capacité d’accueil de plus de 10 000 personnes.

En comparaison, le théâtre antique Cillium de Kasserine ne peut accueillir que 1 000 spectateurs, et le stade municipal se limite à 4 000 places.

Hamza Ajlani, directeur du festival et président de l’Association 7ème dimension , a expliqué que la mission principale du festival est de proposer des spectacles gratuits de grands artistes à un large public. L’objectif est de transformer Kasserine en un “phare culturel” attirant les jeunes de la région et de tout le pays.

Bien que l’entrée soit gratuite, le Festival a des retombées économiques positives pour Kasserine.

Selon Ajlani, l’événement crée une dynamique dans les hôtels qui hébergent les artistes, les techniciens et les invités, et génère des revenus pour les restaurants autour de la place et sur les axes menant à celle-ci.

Il soutient également les petits métiers, notamment les vendeurs ambulants.

Lors de l’édition précédente, le concert de Balti avait attiré 15 000 spectateurs, établissant un record d’affluence.

Ajlani a également souligné que l’un des objectifs majeurs du festival est de donner aux jeunes talents de Kasserine l’opportunité de rencontrer des artistes renommés, favorisant ainsi la création de collaborations artistiques.

Chaque concert met en avant une jeune talent de la région.

Une sélection artistique rigoureuse

La sélection des artistes repose sur une double exigence de popularité et de qualité artistique. Les taux de visionnage et d’écoute sont pris en compte, car le festival s’adresse principalement aux jeunes. Par ailleurs, l’accent est mis sur la qualité de la musique et des paroles, dans la conviction que l’art doit toujours véhiculer un message.

Un soutien ministériel absent

Malgré le succès de l’édition précédente, qui avait attiré 15 000 spectateurs pour le seul concert de Balti, le festival n’a pas obtenu de soutien de la part du Ministère de la Culture cette année. Ajlani a exprimé sa surprise face à ce refus, d’autant plus que toutes les démarches administratives avaient été respectées.

Sur les cinq éditions précédentes, la plupart avaient bénéficié d’un soutien ministériel. Cette année, malgré une demande formelle, le soutien a été refusé sans explication. Ajlani a critiqué cette décision, soulignant que même une contribution de 10 % de la part de l’État aurait été significative pour l’événement.

Un budget raisonné

Le festival, dont le coût total s’élève à 65 000 dinars, est principalement financé par l’Association 7ème dimension. Cette somme couvre les cachets des artistes et les frais d’organisation, un budget inférieur à celui des éditions précédentes.

Hamza Ajlani a précisé que les cachets des artistes sont comparables à ceux des festivals lucratifs, bien que des négociations soient parfois possibles en raison des relations amicales avec certains artistes.

En dépit de l’absence de soutien ministériel, le festival a pu compter sur l’appui de partenaires privés tels que Agil, Orange, Boga, ainsi que le gouvernorat de Kasserine et la délégation régionale de la culture.

Le 6e festival de la jeunesse à Kasserine s’annonce donc comme un événement culturel incontournable, démontrant qu’il est possible de réaliser “des miracles sans soutien institutionnel”.

Commentaires

commentaires

Sujets
Partagez
Quitter la version mobile