Le secteur de l’architecture en Tunisie traverse une période de turbulences, comme l’a souligné aujourd’hui, le 23 octobre 2024, le président de l’Ordre des Architectes, Wajih Khelifi. Actuellement, la profession compte 6 267 architectes répartis en trois catégories : environ 4 000 exercent en libéral, 1 760 travaillent pour le secteur privé, et 500 sont employés dans la fonction publique.
Les architectes tunisiens continuent de travailler sous le régime d’une loi datant de 1974, qui n’a pas été mise à jour malgré plusieurs initiatives, a mentionné Khelifi, indiquant que depuis huit mois, le conseil travaille sur une révision de cette législation.
Un des problèmes majeurs soulevés est que 80% du marché de l’emploi est dominé par des acteurs non qualifiés, ce qui a conduit à une baisse des tarifs pratiqués par les architectes agréés. Le secteur informel, non régulé et marginalisé, échappe à tout contrôle, obligeant les professionnels à baisser leurs prix.
Par ailleurs, le nombre de permis de construire a chuté de 20 000 à 15 000, alors que le nombre de nouveaux compteurs électriques et d’eau a atteint 120 000 compteurs, a ajouté Khelifi.
Cette situation suggère une certaine tolérance des autorités locales, telles que les municipalités, envers les constructions non autorisées, favorisant ainsi la prolifération de constructions anarchiques, estime Wajih Khelifi.
Khelifi a dénoncé la présence d’individus non qualifiés exerçant la profession d’architecte, y compris des fonctionnaires publics qui se sont reconvertis illégalement.
Il a affirmé que plusieurs dossiers ont été transmis à la justice pour prendre des mesures disciplinaires contre ces usurpations de titre.
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