Les agriculteurs marocains à la recherche de nouvelles variétés de semences pour faire face à la sécheresse.
Dans un champ de 120 hectares situé dans le village de Mersouche au Maroc, à 70 kilomètres au sud-est de la capitale Rabat, une variété de semences subit des tests de résistance à la sécheresse.
C’est dans un pays confronté à une sécheresse régulière et aux conséquences du changement climatique, selon l’agronome éthiopien Wolta Tadesse Digo.
Ce champ est suivi depuis 2013 par le Centre international de recherche agricole dans les zones arides (ICARDA), qui se consacre au développement de semences de céréales capables de s’adapter aux risques climatiques.
Selon la Banque centrale marocaine, la superficie ensemencée en céréales dans le pays est passée d’environ 3,7 millions d’hectares l’année dernière à 2,5 millions d’hectares cette année en raison de la sécheresse.
On estime que la faible pluviométrie entraînera une récolte céréalière de seulement 25 millions de quintaux contre 55,1 millions l’année précédente.
Dans ce contexte, Digo a expliqué à l’AFP que “la nette différence de qualité entre notre champ et les autres champs rend l’utilisation de semences résistantes à grande échelle rapidement nécessaire”.
Ce chercheur dirige le programme de développement du blé tendre au sein de l’ICARDA, basé à Beyrouth, qui compte six laboratoires et une banque de gènes de semences à Rabat.
Selon le centre, les nouvelles variétés ont été testées par les agriculteurs pendant plus de quatre ans sur plus de trente champs avec la participation de plus de 200 agriculteurs.
Les résultats ont montré que ces variétés présentent une meilleure capacité à résister aux défis climatiques, répondant ainsi aux attentes des chercheurs et des agriculteurs.
Elles ont été enregistrées dans le registre national des semences et seront disponibles pour la culture dans tout le pays.
Ces possibilités suscitent un intérêt considérable à l’échelle mondiale, alors que les changements climatiques sont de plus en plus préoccupants.
L’organisation internationale travaille dans 17 pays en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie centrale.
De son côté, le directeur des ressources génétiques de l’ICARDA, Ahmed Omary, a indiqué que plus de 300 souches prometteuses de semences de blé ont été développées, principalement dans ses laboratoires au Maroc, en croisant différentes souches.
Elles sont distribuées chaque année pour être utilisées dans quatre-vingt-dix programmes de semences résistantes à la sécheresse dans le monde entier.
Ces souches prometteuses sont testées localement pendant au moins trois ans avant que les meilleures d’entre elles ne soient commercialisées.
Au cours de la dernière décennie, plus de 70 variétés de semences de blé ont été approuvées par les autorités compétentes dans plusieurs pays.
Dans un contexte similaire, il convient de mentionner que la sécheresse pourrait avoir un impact sur la récolte céréalière cette saison en Tunisie, d’autant plus que le ministère de l’Agriculture visait à récolter 12 millions de quintaux cette année.
Cependant, en raison de la sécheresse et de la situation hydrique critique du pays, on prévoit que seulement 6,5 millions de quintaux seront récoltés, selon les estimations des experts agricoles.