L’année financière se conclura avec une augmentation modeste de près de 8%, cependant, c’est une année que l’on préférerait rapidement effacer de nos mémoires. C’est une période où les volumes de transactions ont drastiquement diminué, avec un nombre incommensurable de sessions ne surpassant pas les 2 millions de DT.
C’est probablement la première année où aucune nouvelle entreprise n’a été introduite sur le marché, et où l’indice boursier a perdu une valeur suite à une Offre Publique de Retrait (OPR). L’année 2023 a été durement touchée par le ralentissement économique, avec un taux de croissance qui atteindra à peine 0,7%. Elle a également été marquée par la persistance de tensions inflationnistes, particulièrement durant la première moitié de l’année, ce qui a entraîné un taux directeur élevé à 8%.
Les pressions budgétaires et le recours croissant et répété aux émissions de l’emprunt d’État ont eu un impact significatif sur l’épargne, qui était traditionnellement consacrée à l’indice boursier. De plus, les problèmes juridiques de nombreux dirigeants d’entreprises, dont certains sont en détention depuis plusieurs mois, ont conduit à une aversion marquée pour les entreprises concernées.
Il va de soi que dans ce climat hostile et avec une visibilité très limitée, les investisseurs se sont largement détournés du marché boursier, privilégiant les placements monétaires sans risque offrant un rendement satisfaisant.
Dans ce paysage boursier désertique, où la meilleure performance est affichée par une entreprise inactive depuis plusieurs années, les investisseurs semblent totalement désorientés et continueront probablement à adopter une attitude prudente, tout en surveillant le moindre signe de répit et de reprise économique.
La question demeure : l’année 2024 apportera-t-elle une continuation de cette morosité boursière ou une amélioration après cette période sombre ? Seul le temps nous le dira.