La Tunisie fait face à des défis critiques en matière de gestion de l’eau, une ressource précieuse. Une récente note d’analyse de l’ONAGRI met en lumière l’urgence d’une approche plus proactive pour assurer la durabilité et l’équité dans l’utilisation de cette ressource vitale.
La Répartition des Prélèvements :
L’analyse démontre que le secteur agricole, bien que consommant près de 80% de l’eau, présente une efficience d’utilisation relativement faible. Les données révèlent des variations significatives entre les gouvernorats, soulignant la nécessité de stratégies différenciées. Le secteur agricole domine les prélèvements d’eau dans tous les gouvernorats, avec des variations allant de 53% à Mahdia à 97,6% à Kébili.
Stress Hydrique Alarmant :
L’indicateur de stress hydrique, crucial pour évaluer la pression sur les ressources en eau, est particulièrement préoccupant. À l’échelle nationale, la Tunisie a enregistré un niveau de stress hydrique de 109,6% en 2020, par rapport à 73% en 2006. Kébili, bien qu’abritant le plus grand volume d’eau, affiche un stress hydrique alarmant de 228%, soulignant la surexploitation des nappes souterraines et la présence de forages illicites.
Recommandations pour une Gestion Efficace :
La note souligne l’importance cruciale d’améliorer la disponibilité et la qualité des données sur l’eau pour une gestion éclairée. Elle préconise une évaluation régulière des indicateurs au niveau de chaque gouvernorat, permettant ainsi une adaptation plus fine des stratégies agricoles et de l’allocation des ressources. Il est également suggéré de renforcer les capacités des organes régionaux pour assurer un suivi et une évaluation cohérente des indicateurs.
Coordination Intersectorielle et Études Spécifiques :
La coordination intersectorielle nationale est jugée indispensable pour la collecte régulière des données provenant de différentes sources. De plus, des études spécifiques sur les débits écologiques basées sur les données gouvernementales sont recommandées pour mieux évaluer l’impact environnemental.
Face à ces enjeux majeurs, la Tunisie doit intensifier ses efforts pour une gestion durable de l’eau. L’institutionnalisation de l’évaluation des indicateurs au niveau gouvernorat, le renforcement des capacités locales, et une coordination nationale sont des étapes essentielles. La protection de cette ressource vitale est cruciale pour garantir un avenir durable
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