Mourad Ben Cheikh signe avec “Asfour Jenna” un premier long-métrage de fiction qui surprend et séduit.
Cette comédie satirique, évoquant les classiques italiens des années 60 et 70, explore les contrastes et contradictions de la société tunisienne à travers le prisme du mariage mixte.
Adapté du roman “La marmite d’Ayoub” de Mohamed Ridha Ben Hamouda, le film raconte l’histoire de Badra (Betty), une jeune Tunisienne de 28 ans, et d’Amadeus, un antiquaire italien de 45 ans.
Leur décision de se marier se heurte à des pressions familiales et des obstacles culturels et religieux. Amadeus doit se convertir à l’Islam, une exigence qui inclut la profession de foi et la circoncision, ce qui lui pose problème.
Les frères de Badra, au chômage, et leur ami instituteur, harcèlent Amadeus pour obtenir des emplois en Italie.
En attendant, ils essaient de profiter de lui en l’emmenant dans divers bars pour le convaincre de leur projet.
Le film aborde délicatement le thème de la religion et des croyances populaires, évitant de heurter les sensibilités des spectateurs des deux cultures représentées.
Les personnages sont traités avec humour sans sombrer dans le ridicule.
La satire s’attaque principalement à l’autorité religieuse et aux figures d’autorité, comme un cheikh corruptible ou une mère italienne autoritaire. “Asfour Jenna” prône la tolérance et l’acceptation des différences, soulignant la richesse du mariage mixte.
Malgré quelques invraisemblances, comme la scène où Amadeus se convertit sans témoins, le film brille par une distribution convaincante.
Nicolla Nocella (Amadeus) et Amal Mannai (Betty) offrent des performances remarquables, soutenus par Yahia Faidi, Riadh Hamdi, et bien d’autres.
“Asfour Jenna” est une satire douce-amère qui célèbre la diversité culturelle avec humour et tendresse.