L’expert en finances, Bassem Ennaifer, a révélé que seulement 7,5% de la population tunisienne reçoit un salaire dépassant les mille dinars. Lors d’une intervention sur Expresso, pour discuter de l’étude sur l’emploi et les salaires menée par l’Institut national de la statistique (INS) en 2022, annoncée ce lundi 1er avril 2024, Ennaifer a souligné que le revenu moyen par défaut est le double du salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smig). Il a ajouté que ce niveau de rémunération est considéré comme « faible » face à l’augmentation du coût de la vie et « reflète les problèmes économiques des citoyens tunisiens ». Il a attribué cette situation aux politiques stratégiques adoptées depuis les années 70, qui visaient à établir le pays comme une zone d’activité économique à faible coût de main d’œuvre, tout en notant que les augmentations salariales n’ont pas suivi la montée significative des prix sur la dernière décennie.
« Les rémunérations dans le secteur public ont significativement progressé, contrairement à celles du secteur privé », a-t-il observé. Ennaifer a également mentionné que, si les salaires en Tunisie sont attractifs pour les investisseurs, ces derniers considèrent également d’autres facteurs tels que les coûts sociaux et fiscaux.
Il est important de souligner que l’INS a diffusé les conclusions de l’Enquête Emploi et Salaires auprès des Entreprises en 2022, qui a démontré que le salaire de base moyen alloué aux employés permanents est de 924 dinars. Le salaire moyen fluctue entre 726 dinars et 2.605 dinars selon le secteur et la catégorie professionnelle, avec une fourchette de rémunération pour les cadres entre 1.138 dinars et 3.258 dinars, pour les professions intermédiaires de 765 dinars à 2.304 dinars, pour les employés de 682 dinars à 1.857 dinars, et pour les ouvriers, de 519 dinars à 1.112 dinars. D’après cette enquête, les salaires les plus élevés sont ceux du secteur de la finance et des assurances, pour toutes les catégories professionnelles.