Le lundi 10 juin 2024, s’est tenu le congrès régional intitulé “Intégrité du secteur de l’eau dans la région arabe : risques et solutions”, avec pour objectif de promouvoir l’intégrité et de lutter contre la corruption, soutenu par l’Agence Coréenne de Coopération Internationale.
Arkan Sableni, directeur des programmes de lutte contre la corruption et de promotion de l’intégrité dans les régions arabes du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), a déclaré ce mardi 11 juin que le secteur de l’eau, à l’instar d’autres secteurs, peut être affecté par des manifestations de corruption.
Lors de son intervention sur Radio Express, Sableni a expliqué que la corruption peut toucher divers aspects du secteur de l’eau, tels que les projets de construction de barrages, la maintenance, les réseaux d’irrigation, l’eau potable et les stations de dessalement, ainsi que les licences et les privilèges accordés dans ce secteur.
“Les formes de corruption sont nombreuses dans le secteur de l’eau, qui est crucial pour le développement. Il est donc essentiel de gérer l’eau avec intégrité et transparence”, a-t-il ajouté.
Sableni a souligné que la question de l’eau est particulièrement importante dans la région arabe, la plus pauvre en termes de disponibilité d’eau.
En effet, la part d’eau disponible par habitant dans 22 pays est de 1000 mètres cubes par an, tandis que dans 9 autres pays, elle ne dépasse pas 500 mètres cubes.
Concernant la corruption dans le secteur de l’eau, il a indiqué que le coût moyen de la corruption dans ce secteur à l’échelle mondiale est estimé à 10 % des investissements alloués, un chiffre qui peut atteindre 40 % pour les projets d’infrastructure.
La Tunisie est le premier pays arabe à appliquer une méthodologie sectorielle de gestion des risques de corruption dans le secteur de l’eau, selon Arkan Sableni.
Résultats majeurs de la conférence
Les principaux résultats de la conférence sont les suivants :
- Clarification de la question de l’intégrité dans le secteur de l’eau et définition de ses quatre dimensions essentielles : transparence, diffusion de l’information, responsabilité, participation et application de la loi.
- Mise en place d’un mécanisme de coopération entre les pays pour élaborer des plans et des programmes en matière d’intégrité dans le secteur de l’eau.
- Généralisation de la méthodologie sectorielle de gestion des risques de corruption dans le secteur de l’eau à d’autres pays et approfondissement de son application en Tunisie dans d’autres domaines, tels que les licences de recherche, les privilèges financiers et les exonérations fiscales.
Recommandations principales
Le rapport issu de la conférence comporte quatre recommandations majeures :
- Simplification et numérisation des procédures de délivrance de licences.
- Renforcement des capacités des personnes fournissant des services aux citoyens dans ce domaine.
- Sensibilisation accrue pour résoudre le problème des puits illégaux.
- Renforcement des capacités des cellules de gouvernance et d’accès à l’information et d’inspection au sein du ministère de l’Agriculture pour soutenir ces efforts, grâce à la coopération entre la Tunisie et le PNUD cette année.
Enfin, Sableni a appelé à une réévaluation mondiale de la tarification de l’eau et de la fiscalité associée, soulignant l’importance de la sensibilisation et de l’utilisation de la technologie.