Le poste frontalier de Ras Jedir, reliant la Tunisie à la Libye, demeure fermé du côté libyen, depuis le 18 mars 2024, malgré l’accord des deux parties sur la nécessité de rouvrir rapidement le passage et de faciliter la circulation des véhicules et des camions, tout en améliorant les infrastructures du côté libyen.
Le vendredi 7 juin 2024, une conversation téléphonique a eu lieu entre le Président de la République tunisienne, Kais Saied, et le Premier ministre du gouvernement d’unité nationale libyen, Abdul Hamid Dbeibah.
Les deux dirigeants ont réitéré leur engagement commun à surmonter tous les obstacles pour rouvrir le poste de Ras Jedir, créer les meilleures conditions pour les voyageurs dans les deux sens et faciliter les échanges commerciaux entre les deux pays.
Mustapha Abdelkebir, président de l’Observatoire tunisien des droits de l’homme, a déclaré : “Tant qu’il y a une communication entre les plus hautes autorités en Tunisie et le gouvernement de Tripoli, cela prouve l’existence d’une coordination commune, notamment avec le nouveau ministre de l’Intérieur en Tunisie.”
Abdelkebir a affirmé dans une déclaration au journal Al-Arab, que “des problèmes réels n’ont pas été résolus, et que la question n’est pas seulement logistique, mais qu’il y a aussi d’autres points liés à l’organisation du poste frontalier et aux méthodes de traitement des Tunisiens par les Libyens et vice versa sur le sol tunisien.”
Il a souligné que le gouvernement Dbeibah avait tenté dès le début de résoudre la crise par une rencontre entre le ministre de l’Intérieur libyen, Emad Trabelsi, et l’ancien ministre de l’Intérieur tunisien, Kamel Feki. Cependant, aucune date précise pour la réouverture du poste n’a encore été fixée.
Pertes Partagées
La fermeture du poste frontalier pour le troisième mois consécutif a eu de lourdes conséquences sur l’activité économique et sociale des villes du sud tunisien.
Depuis la fermeture de cette artère économique entre la Tunisie et la Libye, les rues de la ville de Ben Guerdane, dans le gouvernorat de Médenine, sont devenues quasi désertes.
Les commerces ont fermé leurs portes en raison de la paralysie économique de la ville et de l’arrêt des lignes commerciales entre les deux côtés, ce qui a conduit de nombreuses familles du sud tunisien à perdre leurs moyens de subsistance.
La fermeture continue du poste de Ras Jedir a également affecté les mouvements des Libyens vers la Tunisie, qui a toujours été une destination touristique pour les familles libyennes, ainsi qu’une destination de soins médicaux.
Le secteur de la santé tunisien accueille des dizaines de milliers de Libyens malgré les différends sur les dettes.
De leur côté, les villes de l’ouest de la Libye ont subi de grandes pertes économiques en raison de la paralysie des échanges commerciaux et de l’arrêt du passage des marchandises et des produits vitaux vers les villes de Zouara, Al-Jamil, Sabratha et Zentan.
Commentaires
commentaires