La Tunisie se trouve à la croisée des chemins avec le projet de loi des Finances 2024, mais les avertissements d’un expert fiscal et ancien président de l’Instance Tunisienne de l’Investissement (ITI), Khalil Laabidi, résonnent comme une sonnette d’alarme. Dans une interview exclusive, il dissèque les mesures clés et expose les préoccupations qui entourent les choix du gouvernement.
La décision d’imposer une TVA de 19% au secteur immobilier à partir de janvier 2024 est au cœur des inquiétudes de Laabidi. Alors que la TVA à 10% avait été différée précédemment en raison de la crise économique, il s’interroge sur la pertinence d’appliquer une mesure qui pourrait entraîner une augmentation minimale de 6% des prix du logement. Les défis tels que la hausse des coûts des matériaux de construction et des taux d’intérêt dissuasifs pour les crédits logements rendent cette décision difficile à accepter, menaçant potentiellement 900 000 emplois dans le secteur.
La redevance sur les dérivés du lait, une autre mesure controversée, soulève des questions sur son impact sur les industriels et les consommateurs finaux. Khalil Laabidi explique que cette redevance vise à décourager les industriels de privilégier la transformation du lait en produits à plus grande marge bénéficiaire, mais souligne qu’elle sera finalement supportée par le consommateur.
L’expert critique également le manque de mesures de relance économique significatives dans la loi des Finances 2024, soulignant l’absence de focus sur les grandes entreprises exportatrices. Alors que des efforts sont faits pour résoudre les problématiques de subvention, d’économie verte et d’économie circulaire, Laabidi estime que des mesures plus audacieuses sont nécessaires pour stimuler la reprise économique.
Enfin, il soulève des préoccupations concernant la lutte contre la fraude fiscale, notant que les mesures semblent se concentrer sur un secteur déjà organisé, laissant de côté le secteur parallèle où la fraude est plus prévalente. Il plaide en faveur d’incitations et de mesures dissuasives efficaces pour intégrer ce secteur dans l’économie formelle.
Alors que la Tunisie se prépare à l’année 2024, Khalil Laabidi appelle à une réflexion approfondie sur ces mesures cruciales et à une vision économique plus large pour assurer un avenir prospère.
Quelle est votre perspective sur les choix de la loi de Finances 2024 ? Pensez-vous que ces mesures auront un impact significatif sur l’avenir économique de la Tunisie ? Partagez vos réflexions dans les commentaires ci-dessous.
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