Le Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux (FTDES) a indiqué que l’activiste environnementale Mariam Bekkar, originaire de la région de El Hamra dans la délégation de Aïn Draham, gouvernorat de Jendouba, doit comparaître le mardi 22 octobre devant le juge d’instruction du tribunal de Jendouba.
Dans un communiqué publié le lundi 14 octobre 2024 par son département de la justice environnementale et climatique, le forum a précisé que la comparution de l’activiste environnementale devant la justice est due à “sa défense du droit à un environnement sain pour elle-même et les résidents de la forêt de El Hamra dans la délégation de Aïn Draham”.
Il a été précisé qu’elle sera interrogée en vertu de l’article 24 du décret 54, accusée de diffamation et de diffusion de fausses rumeurs, suite à ses protestations et celles des habitants de la région contre la pollution générée par une installation d’élevage de volailles à El Hamra.
Dans ce contexte, le forum a exprimé son soutien absolu à Mariam Bekkar et à tous les activistes du mouvement environnemental contre ce qu’il appelle “les violations de leurs droits environnementaux et des composantes de l’écosystème dans son ensemble”.
Le forum a également dénoncé “l’utilisation continue du décret 54 pour poursuivre les défenseurs des causes justes, notamment les mouvements environnementaux”, selon le texte du communiqué.
Le Forum avait déjà souligné que les mouvements de protestation à caractère environnemental avaient connu une escalation en Tunisie, passant de 156 mouvements lors du premier semestre 2023 à 172 protestations durant la même période en 2024, selon les données de l’Observatoire Social Tunisien.
Ces poursuites contre les activistes de la société civile en Tunisie s’inscrivent dans un contexte général où plusieurs politiciens, journalistes, blogueurs et activistes tunisiens ont été arrêtés et poursuivis dans diverses affaires, la plupart liées à l’exercice de droits fondamentaux, notamment en vertu du décret numéro 54.
Il convient de rappeler que le décret numéro 54, publié le 16 septembre 2022, a suscité un large débat, étant considéré par les activistes comme un nouvel outil pour restreindre davantage les libertés, notamment la liberté d’expression en Tunisie.