Plus de la moitié des pays en développement à faible revenu se trouvent actuellement en situation de surendettement ou à haut risque de surendettement, d’après un blog du FMI. En outre, environ un cinquième des pays émergents ont émis des obligations souveraines négociées à des prix considérablement réduits.
Parmi ces pays, la Tunisie reste une exception, même si elle est fortement endettée. Malgré cela, de nombreux experts sont optimistes quant à la capacité du pays à respecter ses obligations financières internationales. Ils font valoir que, jusqu’à présent, la Tunisie a remboursé environ 83% de sa dette extérieure.
Cependant, cette affirmation a provoqué l’ire de Ezzeddine Saidane, un expert financier. Il a exprimé sa préoccupation quant à la prétention des experts selon laquelle les réserves de devises du pays sont suffisantes et que les délais de remboursement de la dette nationale pour les trois prochaines années (2024/2025/2026) seront respectés.
En outre, la croissance économique atone de la Tunisie a été compensée par un niveau d’endettement excessif. Selon Saidane, l’économie tunisienne ne se porte pas bien, comme en témoigne la croissance de 0,6% en glissement annuel.
La Tunisie continue de lutter contre le cycle infernal de l’endettement, qu’il soit national ou international. En réponse à cela, l’État a recours à l’emprunt auprès de non-résidents.
Ainsi, alors que les réserves en devises du pays pourraient sembler satisfaisantes, elles ne reflètent pas la réalité des dettes en suspens des entreprises publiques envers leurs fournisseurs étrangers.
Compte tenu de son endettement colossal sans croissance économique, la capacité de la Tunisie à respecter ses engagements pourrait sembler miraculeuse. Cependant, ce niveau d’endettement, combiné à une croissance économique stagnante, pourrait constituer un défi de taille pour l’économie du pays à l’avenir.
Alexandre Arrobbio, Directeur Pays de la Banque mondiale, a appelé à des réformes économiques urgentes pour améliorer la compétitivité et instaurer une reprise durable.
La Tunisie est également confrontée à d’autres défis, notamment la flambée des prix du pétrole qui se rapprochent actuellement des 100 dollars le baril. C’est un facteur qui pèse également sur la balance commerciale énergétique du pays, qui est déjà déficitaire. Alors que l’état tunisien continue d’ajouter ses dettes, la nécessité de réformes devient de plus en plus cruciale.