Les exportateurs tunisiens semblent négliger les opportunités commerciales offertes par les marchés asiatiques, malgré les appels répétés des diplomates de la région. Ces derniers, convaincus du potentiel commercial significatif entre l’Asie et la Tunisie, ont encouragé à maintes reprises les structures d’appui à l’exportation ainsi que le patronat tunisiens à saisir ces opportunités. Pourtant, peu d’actions ont été entreprises pour exploiter pleinement ces marchés dynamiques.
Un exemple marquant de cette sous-exploitation réside dans le secteur de l’huile d’olive tunisienne. L’ambassadeur du Japon en Tunisie, Takeshi Osuga, a expressément proposé de promouvoir l’huile d’olive tunisienne au Japon, un marché potentiellement lucratif. Malgré la réputation internationale de qualité de l’huile d’olive tunisienne, sa présence sur le marché japonais reste marginale, représentant seulement 0,7 % des exportations totales de ce produit.
La Corée du Sud est également un marché prometteur pour les produits tunisiens, tels que l’huile d’olive et le vin. Bien que la Corée du Sud soit l’un des principaux importateurs mondiaux de ces produits, les exportations tunisiennes vers ce pays restent insignifiantes. L’ancien ambassadeur de Corée du Sud en Tunisie, Cho Koo-Rae, a exprimé son étonnement devant le manque d’efforts de la Tunisie pour exploiter ce marché lucratif. Il souligne que près de 10 millions de Sud-Coréens voyagent à l’étranger chaque année et consomment des quantités importantes d’huile d’olive et de vin, importés principalement d’Australie et d’autres pays.
Outre le Japon et la Corée du Sud, d’autres marchés asiatiques, tels que l’Indonésie, la Chine et la Malaisie, ont exprimé leur intérêt pour les produits tunisiens, notamment le phosphate. L’Indonésie et la Tunisie envisagent même de conclure un accord commercial préférentiel pour renforcer leurs échanges économiques.
Cependant, malgré ces opportunités prometteuses, les exportateurs tunisiens tardent à saisir l’occasion. Les structures d’appui à l’exportation et les exportateurs privés sont appelés à changer de mentalité et à adopter une approche plus proactive pour conquérir les marchés asiatiques. Il est impératif de passer d’une vision à court terme à une perspective à long terme, afin de tirer pleinement parti du potentiel économique offert par ces marchés en expansion.
Dans un contexte où la Tunisie cherche à diversifier ses partenaires commerciaux et à stimuler sa croissance économique, l’exploitation des marchés asiatiques représente une opportunité stratégique qu’il serait judicieux de saisir. En développant des partenariats solides et en investissant dans la promotion des produits tunisiens en Asie, le pays pourrait non seulement accroître ses exportations, mais aussi renforcer sa position sur la scène économique internationale.