Directeur de la production animale : “La Tunisie vit dans la pauvreté hydrique, la pauvreté des sols et le troupeau est menacé… Voici les solutions”

Le directeur de la production animale de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche maritime, Moncef Essghaier, a affirmé dans une déclaration au "TuniBusiness", ce mercredi 1er mai 2024, que la Tunisie souffre actuellement de la pauvreté en eau et en sol par manque d'une politique de rotation des cultures dans les terres agricoles tunisiennes. Il souligné, à cet égard, que les agriculteurs préfèrent cultiver des légumes plus que le reste de la culture vu que ses revenus sont immédiates, ce qui appauvrit le sol.

Le directeur de la production animale de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche maritime, Moncef Essghaier, a affirmé dans une déclaration au “TuniBusiness”, ce mercredi 1er mai 2024, que la Tunisie souffre actuellement de la pauvreté en eau et en sol par manque d’une politique de rotation des cultures dans les terres agricoles tunisiennes. Il souligné, à cet égard, que les agriculteurs préfèrent cultiver des légumes plus que le reste de la culture vu que ses revenus sont immédiates, ce qui appauvrit le sol.

Il a ajouté que la culture des légumes, qui consomment de grandes quantités d’eau et appauvrissent le sol en sels, domine l’agriculture en Tunisie, confirmant que les agriculteurs abandonnent la culture des fourrages dont le rendement financier n’est pas rentable.

Les raisons derrière le recul des espaces cultivés

Essghaier a également mentionné que la Tunisie perd annuellement 23 mille hectares de terres cultivées en raison de plusieurs facteurs, notamment la pénurie de main-d’œuvre, en particulier parmi les jeunes, soulignant que la plupart des travailleurs agricoles sont des femmes qui ne veulent pas transmettre cette profession à leurs enfants.

Il a également noté que la dispersion de la propriété en Tunisie a contribué à la diminution de la superficie des terres agricoles, qui sont devenues des terrains à bâtir, affirmant qu’une loi doit être promulguée dans ce contexte, similaire à celle en vigueur dans plusieurs pays.

Il a cité, dans ce cadre, l’exemple de l’Allemagne où la loi stipule que les terres agricoles reviennent au fils aîné après le décès des parents et ne sont pas divisées.

Essghaier a souligné l’absence de soutien adéquat de l’État au secteur laitier, indiquant que le coût du lait est très élevé et que les agriculteurs le vendent à perte, l’État insiste pour maintenir le prix du lait à la consommation.

Il a expliqué que les pays européens consacrent un tiers de leur budget au soutien agricole pour atteindre l’autosuffisance et exporter leurs produits, tandis qu’en Tunisie, le budget de soutien agricole est négligeable selon sa considération.

Le marché des aliments est confronté à des problèmes majeurs

Essghaier a souligné que le monopole dans les aliments pour animaux ne concerne pas les aliments importés car ils sont soumis aux prix mondiaux fluctuants, mais le monopole concerne les aliments locaux tels que le foin et le maïs, dont le prix de l’unité a atteint 50 dinars.

Il a également mentionné le déclin de la culture des fourrages et le coût élevé des semences, affirmant que ces problèmes ont conduit à la disparition des troupeaux de vaches et de moutons en Tunisie en raison de la vente et de l’abattage du bétail ainsi que du phénomène de contrebande vers l’Algérie.

Il a ajouté qu’en raison de la mauvaise alimentation des animaux et en particulier des vaches, l’âge moyen de la vache laitière en Tunisie ne dépasse pas deux ans, ce qui affecte la continuité du troupeau, ce qui est inacceptable, a-t-il dit.

Solutions

Notre interlocuteur a appelé à augmenter le budget de soutien alloué à l’agriculture et à réviser les politiques de l’État, ainsi qu’à instaurer une mentalité de partage des risques avec les agriculteurs en répartissant les pertes en cas de catastrophes naturelles ou de problèmes climatiques entre toutes les parties prenantes, y compris les entreprises de transformation des produits agricoles comme le lait et ses dérivés, et l’État représenté par le ministère de l’Agriculture.

Il a souligné que le complexe “Vitalait” a lancé une initiative dans ce cadre à travers la fondation Vitalait, qui a consacré le principe du partage des risques en compensant les agriculteurs avec ses propres ressources.

Troupeau de chameaux en évolution

Par ailleurs, il a souligné que le cheptel de chameaux est le seul en Tunisie à connaître une croissance en termes de nombre, estimant le nombre de chamelles à 80 mille, indiquant que cette évolution est le résultat d’interventions techniques et financières pour promouvoir ce secteur.

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