En Gambie, suspension de la loi interdisant l’excision

L’arène politique de Gambie est en émoi suite à la réévaluation par les législateurs, le 18 mars 2024, de l’abolition de la pratique de l’excision à l’Assemblée nationale. Des manifestations se sont déroulées à Banjul en opposition à cette révision, conduisant à un report du vote en commission.

Un membre du parlement, avec le soutien du Conseil suprême islamique de Gambie, a introduit une proposition visant à révoquer l’interdiction de l’excision instaurée en 2015. Les défenseurs de cette proposition arguent que l’interdiction porte atteinte aux droits des citoyens gambiens de suivre leurs traditions et pratiques religieuses.

Cependant, malgré son interdiction, l’excision continue d’être une pratique répandue en Gambie, touchant 73% des femmes selon les chiffres de l’Unicef. Des groupes de la société civile se sont vigoureusement opposés, affirmant l’absence de lien entre l’excision et la foi religieuse, et ont appelé le gouvernement à ignorer les pressions des factions conservatrices.

Anna Njie, qui préside l’association des femmes juristes de Gambie, considère cette législation comme le résultat d’une longue lutte pour les droits des femmes et des jeunes filles dans le pays. Elle est résolue à maintenir la conformité aux conventions internationales et à sauvegarder les droits des femmes en Gambie.

La possible abrogation de cette interdiction a provoqué une vive réprobation parmi les organisations féministes à travers l’Afrique. Le réseau Wildaf, entre autres, a marqué son appui aux femmes de Gambie, mettant en lumière le danger que représente ce revirement pour leurs efforts de plaidoyer.

À l’heure où plus de 230 millions de femmes ont été victimes de mutilations génitales, majoritairement en Afrique, des entités comme Plan International pressent pour une plus grande sensibilisation aux effets nocifs de telles pratiques et pour le durcissement des législations visant à défendre les droits des femmes et des filles.

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