Mieux comprendre la situation financière du secteur touristique en Tunisie
Le secteur touristique tunisien fait face à des défis financiers importants. Selon les révélations de Sofiane Taqiya, le ministre du Tourisme, la dette des établissements touristiques envers le secteur bancaire s’élève à 4,204 milliards de dinars, dont 1,047 milliard de dinars correspond à des créances en souffrance et à des prêts contestés. Ces chiffres, présentés lors d’une séance au Palais de Bardo, proviennent des données du Central de Risques de la Banque Centrale de Tunisie.
Des solutions en cours pour redresser le secteur
Au cours d’une session publique avec les députés de l’Assemblée des représentants du peuple et du Conseil national des régions et des localités, le ministre a souligné que son ministère s’efforce de trouver des solutions à cette situation difficile. Taqiya a affirmé la nécessité de rouvrir les hôtels qui sont actuellement fermés.
Il a révélé que le secteur touristique souffre de plusieurs obstacles financiers qui freinent les investissements, l’innovation et l’emploi. Pour y remédier, un groupe de travail a été constitué sous la présidence du ministère des Finances, incluant des représentants de différents ministères tels que le Tourisme, la Justice, l’Économie, et la Planification, ainsi que de la Banque Centrale. Ce groupe est chargé d’élaborer un dossier sur la dette des entreprises hôtelières, avec un rapport final qui sera présenté lors d’une rencontre ministérielle prochaine.
Mesures pour soulager la dette
Le ministre a discuté des différentes mesures mises en place pour aider à sortir le secteur d’une situation critique. Parmi celles-ci, il a mentionné la possibilité de permettre aux établissements d’hébergement touristique de créer des unités résidentielles sur leur terrain, afin de générer les liquidités nécessaires pour leur restructuration financière.
Taqiya a mis en avant l’importance d’explorer toutes les options disponibles pour restructurer financièrement les entreprises touristiques, afin de faciliter l’octroi de prêts aux investisseurs. Des mesures spécifiques sont suivies par le ministère du Tourisme et demeurent au cœur de l’agenda gouvernemental.
Un avenir tourné vers l’innovation
Un Conseil ministériel spécial sera convoqué dans les jours à venir pour évaluer les actions mises en place et suivre l’évolution du secteur touristique. Par ailleurs, le ministre a annoncé le lancement d’une étude stratégique pour réaménager les zones touristiques existantes et planifiées, qui constitue un axe central de la stratégie du ministère.
Sofiane Taqiya a également déclaré qu’une enquête administrative est en cours dans certaines zones touristiques. Des dossiers suspects ont été remis à la justice, en raison des irrégularités ayant entraîné le retard de nombreux projets, notamment à El Kantaoui et à Mahdia.
Diversification des offres touristiques
Le ministère travaille activement à la promotion du tourisme tout au long de l’année, dans l’objectif de dissocier l’activité touristique des seules saisons. Pour ce faire, il prévoit de développer des circuits touristiques comme la Route des films, la Route de la gastronomie, et la Route des sites UNESCO, tout en renforçant la dimension écologique du tourisme.
Des réformes juridiques sont à l’étude concernant les séjours en milieu rural et les maisons d’hôtes, pour revaloriser leur contribution au secteur. De plus, des projets de création d’une nouvelle zone touristique, "Sidi Fenkel" à Kerkennah, ainsi qu’un développement touristique dans la région de "Zaroua" à Béja, ont été programmés.
Enfin, Taqiya a insisté sur la nécessité de repenser les initiatives liées au tourisme oasien et désertique, en révisant le cadre légal pour encourager la création de projets spécifiques dans ce domaine.
Le ministre a également annoncé que les préparatifs pour le premier salon international du tourisme oasien et désertique, prévu à Tozeur du 3 au 5 décembre 2024, sont en dernière phase.