États-Unis envisagent d’interdire les technologies chinoises et russes dans les automobiles

Le gouvernement américain envisage de prohiber la vente de véhicules connectés intégrant des technologies chinoises et russes, invoquant des menaces potentielles pour la sécurité nationale.

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Le gouvernement américain envisage de prohiber la vente de véhicules connectés intégrant des technologies chinoises et russes, invoquant des menaces potentielles pour la sécurité nationale.

Cette initiative marque un durcissement de la politique de l’administration Biden vis-à-vis de la Chine.

Le ministère du Commerce a dévoilé une nouvelle mesure qui cible les logiciels et terminaux permettant aux véhicules de communiquer avec l’extérieur, notamment pour l’assistance à la conduite et la conduite autonome.

Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine, exacerbées par l’annonce mi-septembre d’une taxe de 100% sur les voitures électriques importées de Chine, effective à partir du 27 septembre.

Pékin a réagi vivement à cette annonce, qualifiant la mesure de “discriminatoire”. Le porte-parole de la diplomatie chinoise, Lin Jian, a déclaré que “la Chine s’oppose à la généralisation par les États-Unis du concept de sécurité nationale et aux mesures discriminatoires prises à l’encontre d’entreprises et de produits chinois”.

L’intégration croissante de l’électronique dans les véhicules modernes, qui sont souvent connectés à Internet via des systèmes de navigation, accentue les risques de cybersécurité. “L’accès malveillant à ces systèmes pourrait permettre à des adversaires d’accéder et de collecter nos données les plus sensibles et de manipuler des véhicules sur les routes américaines”, a justifié le bureau de la sécurité et de l’industrie du ministère dans un communiqué.

Le gouvernement n’a pas spécifié les constructeurs ou modèles concernés par cette législation, dont le texte sera soumis à consultation durant 30 jours avant sa finalisation.

Le Conseil de l’industrie automobile américaine (AAPC), représentant General Motors, Ford et Stellantis, n’a pas encore réagi.

Actuellement, aucune marque chinoise n’est commercialisée aux États-Unis, bien que certains constructeurs occidentaux, comme Volvo (contrôlé par le Chinois Geely), Polestar, Buick (groupe GM) et Lincoln (filiale de Ford), y vendent des voitures fabriquées en Chine.

La question des véhicules assemblés aux États-Unis mais utilisant des pièces chinoises se pose également. Une étude préalable menée par les autorités américaines a révélé une pénétration “minimale” des logiciels chinois et russes dans l’industrie.

Cependant, le recours à des équipements chinois est plus fréquent, nécessitant des changements de fournisseurs avant une interdiction prévue pour 2029. Pour les logiciels, la mesure serait effective dès 2027.

La ministre du Commerce, Gina Raimondo, a souligné les risques posés par les technologies connectées, telles que les caméras, micros et GPS intégrés aux véhicules. “Il ne faut pas beaucoup d’imagination pour comprendre qu’un adversaire étranger bénéficiant d’un accès à ces informations pourrait présenter un risque sérieux pour la sécurité nationale et la protection des données des citoyens américains”, a-t-elle déclaré.

Le gouvernement américain est déterminé à prendre des mesures proactives pour “préserver les routes américaines de la technologie russe et chinoise”. Cette politique s’inscrit dans la continuité de la ligne dure adoptée par Donald Trump vis-à-vis de la Chine, maintenue sous l’administration Biden, incluant des restrictions sur les exportations de produits technologiques vers la Chine, notamment les semi-conducteurs et les machines de fabrication.

Cette nouvelle réglementation pourrait avoir des répercussions significatives sur l’industrie automobile mondiale et accentuer les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine.

Les consultations à venir détermineront les modalités précises de cette interdiction et son impact potentiel sur les constructeurs automobiles et les consommateurs américains.

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