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Europe : L’impact d’Elon Musk qui sème l’anxiété dans ce secteur

Débutée en 2019, la mission Starlink a marqué un tournant majeur dans l’approvisionnement d’Internet via satellite. Avec plus de 5000 satellites en orbite terrestre basse à son actif, elle offre une connectivité à large bande y compris dans les zones les moins accessibles. Mené par SpaceX sous la houlette du célèbre Elon Musk, ce projet a rapidement prouvé son importance stratégique, en particulier pendant la crise en Ukraine, où il a joué un rôle vital dans les communications. Ce triomphe à l’américaine perturbe désormais de manière surprenante l’équilibre géopolitique de l’Europe.

Un partenariat stratégique source de préoccupations

L’éventualité d’un contrat entre l’Italie et SpaceX concernant des services de télécommunications sécurisées, évalué à 1,5 milliard d’euros sur cinq ans, suscite des interrogations. Ce partenariat offrirait au gouvernement italien l’accès aux services Starlink pour ses communications gouvernementales et de défense. Ces négociations, survenues après la visite de Giorgia Meloni chez Donald Trump à Mar-a-Lago, accentuent les craintes d’une influence américaine croissante sur les infrastructures critiques de l’Europe.

La souveraineté européenne en jeu

L’accord envisagé entre l’Italie et SpaceX pose un risque significatif pour Iris², initiative de la Commission européenne comprenant une constellation de 290 satellites pour un budget de 7 milliards d’euros, destinée à renforcer l’autonomie technologique européenne face à des géants tels que Starlink et Kuiper. L’engagement de l’Italie dans Iris², notamment via Telespazio et Leonardo, risque d’affaiblir un projet vital pour l’indépendance stratégique de l’Europe.

Impacts sur l’industrie spatiale européenne

L’approche italo-américaine impacte également le secteur spatial européen au-delà des questions diplomatiques. La prédominance de Starlink sur le marché de l’Internet par satellite met sous pression les acteurs européens comme Airbus Defence and Space et Thales Alenia Space, les poussant à ajuster leurs ressources humaines. Certains observateurs pensent que l’Italie pourrait utiliser cette alliance pour améliorer sa position dans Iris², alors que d’autres la considèrent comme une mesure provisoire en attendant la mise en service d’Iris² prévue pour 2030. Quoi qu’il en soit, cette évolution souligne les tensions en hausse entre les aspirations nationales et l’unité européenne dans le secteur spatial.