Le 23 août 2024, après des semaines d’anticipation, Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine, a enfin pris la parole. Confirmant les attentes de nombreux économistes, il a indiqué que la Fed se prépare à potentiellement abaisser les taux d’intérêt, bien qu’il n’ait pas précisé quand ou de combien cette baisse pourrait être.
« La direction à suivre est claire. Le calendrier et le rythme des réductions de taux dépendront des données économiques à venir, des perspectives évolutives et de l’équilibre des risques », a-t-il déclaré.
Des Indications Attendues par les Marchés
Les marchés financiers attendaient avec impatience des signaux sur la future politique monétaire des États-Unis. Face à une inflation galopante, la Réserve fédérale avait adopté une politique agressive, augmentant les taux d’intérêt à 11 reprises entre mars 2022 et juillet 2023.
Actuellement, l’inflation se rapproche progressivement de l’objectif de 2%, atteignant 2,5% contre 3,2% l’année précédente et bien loin du pic de plus de 7% en juin 2022. Parallèlement, le taux de chômage a grimpé à 4,3%, un niveau qui pourrait traditionnellement indiquer une récession. Cependant, cette hausse est due à une augmentation du nombre de personnes entrant sur le marché du travail et à un ralentissement des embauches, plutôt qu’à des licenciements massifs ou une dégradation générale du marché de l’emploi.
Un Ajustement Attendu en Septembre
Les progrès réalisés dans la maîtrise des prix ont ouvert la voie à un ajustement des taux, tout en s’assurant que l’économie reste proche du plein emploi. Le marché du travail américain, moins tendu qu’avant la pandémie, montre des signes de normalisation, et les contraintes d’approvisionnement se sont atténuées. Les investisseurs anticipent une réduction de 25 points de base dès septembre.
Cette situation illustre l’importance pour une banque centrale de s’acquitter de ses responsabilités en cas de dérapages macroéconomiques. Des actions vigoureuses peuvent faciliter la désinflation sans nécessiter de capacités excédentaires, une leçon qui influencera les politiques monétaires des années à venir.
La Tunisie et l’Observation de la BCT
Pour la Tunisie, un importateur net de matières premières et de denrées alimentaires, il est crucial de suivre de près les mouvements du dollar. En tenant compte des décisions de la Fed et de la BCE, ainsi que des indicateurs locaux, une fenêtre pour abaisser le taux directeur pourrait s’ouvrir d’ici la fin de l’année.
Cependant, il est encore prématuré de prendre une telle mesure, surtout avec une inflation encore élevée. La rentrée scolaire ayant débuté, une hausse des prix est attendue. Heureusement, grâce à l’indépendance de la Banque Centrale de Tunisie, promulguée par le grand Chedly Ayari, la situation reste sous contrôle. Sans cette indépendance, le tableau serait bien plus sombre.
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