L’agence de notation internationale Fitch Ratings prédit une réduction du déficit budgétaire de la Tunisie à 5,8% du PIB en 2023, en baisse par rapport à 6,9% en 2022. Cette amélioration est due à une gestion rigoureuse des coûts du personnel, des réformes fiscales et une augmentation des revenus de l’État.
Au premier semestre 2023, la Tunisie a enregistré un surplus budgétaire de 58,8 millions de dinars (MD) (soit 0,4% du PIB). Les dépenses générales se sont tenues à 38% des estimations budgétaires pour l’année, en particulier les dépenses sociales et de subventions n’ont pas dépassé 27% des prévisions. Cette performance est principalement due à la baisse des prix mondiaux et l’ajustement des coûts de l’énergie depuis novembre 2022.
Fitch note que les dépenses de subventions pour l’énergie et les denrées alimentaires se sont stabilisées à environ 6% du PIB en 2023, contre 8% en 2022. L’agence signale également une stabilité des importations d’énergie et de produits agricoles au premier semestre 2023, par rapport à la même période en 2022.
Toutefois, Fitch avertit que le surplus budgétaire pourrait ne pas être durable, car “certains coûts liés aux subventions et certains transferts qui ont eu lieu durant le premier semestre 2023 n’ont pas encore été pris en compte dans les calculs budgétaires”.
Fitch souligne en outre que l’accord conclu en août 2022 entre le gouvernement tunisien et l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a contribué à gérer efficacement les coûts du personnel dans le secteur public. Cet accord est pris en compte dans les prévisions de Fitch, qui prévoit donc une baisse du déficit budgétaire à 5,8% en 2023.
Le budget de l’État a connu un excédent de 58,8 millions de dinars au premier semestre 2023, contre un déficit de 687 millions de dinars sur la même période en 2022, selon un rapport récent du ministère des Finances. Cette amélioration est attribuée à une augmentation de 6,6% des revenus budgétaires, atteignant 20,58 milliards de dinars à fin juin 2023, principalement grâce à une augmentation des recettes fiscales (8,3%), tandis que les coûts du personnel sont restés pratiquement stables (2,8%).
En outre, la dette externe de la Tunisie est passée de 5607,7 MD à fin juin 2022 à 2710,3 MD au premier semestre 2023, marquant la première baisse de ce type depuis 2011. Le ministère des Finances a également signalé une réduction de l’endettement intérieur, preuve que l’État tunisien a réussi à limiter son recours à l’endettement.