Une étude publiée par l’Observatoire national de l’agriculture début mai 2024 a mis en lumière la situation préoccupante de la forêt de liège en Tunisie et la stratégie de développement pour faire face aux défis du changement climatique.
La forêt de liège en Tunisie a connu une diminution continue de son étendue en raison des incendies (17 500 ha entre 1970 et 2020), ainsi que de la coupe abusive et de la dégradation des arbres dues aux changements climatiques.
La superficie de la forêt de liège en Tunisie représente 4,3 % de la superficie mondiale des forêts, la plaçant au sixième rang mondial, mais la production nationale ne représente que 3 % de la production mondiale.
La production annuelle de liège est passée de 9 000 tonnes/an entre 1960 et 1980 à 4 000 tonnes/an actuellement, selon l’étude, qui a également souligné la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et de ressources humaines et logistiques par rapport au volume de travail nécessaire.
Les inventaires forestiers réalisés en 1995 et 2005 ont révélé un recul quantitatif et qualitatif de cette forêt de l’ordre de 600 hectares par an, ainsi qu’une diminution du renouvellement naturel. Selon l’étude, il est probable que 18 000 hectares disparaissent d’ici 2050.
L’étude a mis en garde contre les dangers de la dégradation continue de la forêt de liège, qui pourrait avoir des répercussions négatives sur l’environnement et l’écosystème, en particulier pour la faune et la flore, ainsi que pour les barrages, en raison de sa diversité écologique importante (700 espèces de plantes et autant d’oiseaux et 25 espèces de mammifères).
Les effets négatifs de la dégradation de la forêt de liège se font également sentir sur les populations locales, l’industrie du liège, le tourisme et l’économie nationale, entraînant une perte de ressources fourragères, une augmentation du chômage, une réduction du carbone isolé, l’appauvrissement des sols en matières organiques et la diminution de la capacité de stockage de l’eau.
L’étude a également signalé un retard dans la collecte du liège, ce qui en diminue la valeur et, par conséquent, son prix, ainsi que le non-respect des règles d’exploitation, entraînant une baisse des recettes en devises, des revenus de la gestion forestière et des revenus des industries de transformation du liège.
Le document de l’Observatoire national de l’agriculture a appelé tous les partenaires, y compris les administrations, les habitants, les industriels, la société civile et autres, à s’engager dans une chaîne de valeur du liège afin de relancer ce secteur et de préserver les ressources naturelles et la croissance économique et sociale dans les régions où les forêts de liège prospèrent.
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