Les habitants de Gaza accueillent cette année l’Aïd al-Adha avec le même chagrin qui a marqué l’Aïd al-Fitr en avril dernier.
La tristesse due à la perte des martyrs et la nostalgie des fêtes passées, où la joie persistait malgré le blocus et les guerres récurrentes, se font plus palpables cette année avec l’augmentation des déplacements forcés, de la faim et de la soif.
Les forces d’occupation israéliennes continuent leur agression sur la bande de Gaza et la Cisjordanie occupée dès le premier jour de l’Aïd Al-Adha, avec notamment l’incursion des forces dans les cours de la mosquée Al-Aqsa.
La ville de Rafah a été la cible d’un bombardement intensif, en plus de frappes aériennes à l’est de la ville de Gaza, entraînant la mort de dizaines de Palestiniens et blessant de nombreux autres.
Dans le sud de la bande de Gaza, des dizaines de résidents de Khan Younès se sont rassemblés pour accomplir la prière de l’Aïd Al-Adha sur les ruines de la mosquée Al-Rahma, détruite par les raids israéliens.
C’est également la deuxième année consécutive que les habitants de Gaza passent l’Aïd al-Adha sous le signe de la plus longue et la plus coûteuse guerre en termes de vies humaines et de destructions, après avoir vécu un Aïd al-Fitr dans des conditions similaires de bombardements, de destructions et de famine.
À l’approche de l’Aïd al-Adha, le ministère de la Santé à Gaza a annoncé que le nombre de martyrs résultant de l’agression israélienne depuis le 7 octobre dernier jusqu’à la mi-juin a dépassé les 37 000, tandis que le nombre de blessés a dépassé les 85 000.
Dans un communiqué, le ministère a précisé que le nombre de martyrs avant l’Aïd al-Fitr, le 10 avril, était d’environ 33 000, indiquant ainsi qu’environ 5 000 Gazaouis ont été tués entre les deux fêtes.
Le ministère a également rapporté la mort d’au moins 30 personnes au cours des dernières vingt-quatre heures, portant le nombre total de blessés à 85 197 depuis le début de l’agression.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé à limiter les célébrations de l’Aïd al-Adha aux seules pratiques religieuses, en raison des conditions difficiles que traverse le peuple palestinien à cause de la guerre continue à Gaza et de l’agression en Cisjordanie.
Il a exprimé l’espoir que la prochaine fête se déroulera dans un contexte où le peuple aura atteint ses aspirations de liberté et d’indépendance.