Le Nigeria, réputé pour ses vastes réserves de gaz, ambitionne de construire un gigantesque gazoduc de 5 600 kilomètres en direction du Maroc, dans le dessein d’approvisionner l’Europe. Cette initiative fait suite à l’échec du projet de gazoduc transsaharien vers l’Algérie, conséquence de la rupture des relations diplomatiques avec le Niger.
Considéré comme le premier producteur de pétrole en Afrique, le Nigeria se tourne vers le gaz pour la décennie à venir, avec des réserves estimées à 203 Tcf. Dans un contexte où l’Europe cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement énergétique, notamment en réduisant sa dépendance au gaz russe, le Nigeria voit une opportunité stratégique dans cette transition.
Cependant, les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Europe ont connu une baisse notable en 2023, attribuée en partie au manque d’infrastructures adéquates. Initialement, le gazoduc transsaharien était envisagé comme une solution majeure, mais les tensions diplomatiques avec le Niger ont compromis sa réalisation.
Face à cette impasse, le Nigeria se tourne vers le gazoduc Nigeria-Maroc, un projet d’une capacité de 3 milliards de pieds cubes par jour, traversant 13 pays d’Afrique de l’Ouest. Des pourparlers ont été entamés avec le Maroc pour accélérer ce projet, considéré comme crucial pour l’avenir énergétique du continent africain.
Ce virage stratégique s’inscrit dans un contexte de redéfinition des relations régionales, avec le départ potentiel du Niger de la CEDEAO et les défis économiques qui en découlent. La coopération entre le Nigeria et le Maroc vise à monétiser les ressources gazières du Nigeria tout en renforçant la coopération régionale en Afrique.
