Le secrétaire général de l’Union régionale des agences de voyages et de tourisme du Centre, Tarek Khedher, a lancé un appel pressant à « ouvrir une enquête et à sanctionner les personnes impliquées dans les irrégularités entourant le pèlerinage ».
Il a exprimé sa préoccupation face aux incidents affectant certains Tunisiens en Arabie Saoudite, attribués à un réseau opérant de manière illégale.
Dans une déclaration à l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP) ce jeudi 20 juin 2024, Khedher a expliqué que plusieurs « courtiers » et intervenants dans le secteur des voyages trompent des Tunisiens désireux de faire le hajj en dehors des cadres légaux.
Il a précisé que certains accompagnateurs de pèlerinage collaborent avec des courtiers tunisiens résidant en Arabie Saoudite pour faire venir des personnes sans visa ou permis de pèlerinage, moyennant une compensation financière.
Il a cité l’exemple d’un individu originaire de Mahdia qui a loué un immeuble à Aziziya, à La Mecque, pour y accueillir des citoyens munis de visas de visite ou de tourisme, afin de leur permettre de faire le hajj.
Cet individu a coordonné avec certains accompagnateurs de pèlerinage pour assurer l’arrivée de ces personnes à l’immeuble, où ils ont reçu de fausses accréditations de hajj, moyennant 350 dinars tunisiens.
Khedher a souligné que ces pèlerins illégaux ont été surpris de découvrir que le coût d’un lit pour un mois s’élevait à 3500 dinars tunisiens. Les autorités saoudiennes ont découvert la situation, fermé l’immeuble, et les concernés se sont retrouvés sans abri, exposés à la chaleur intense, sans nourriture ni eau, risquant la maladie et la mort.
Il a également indiqué que certains responsables d’agences de voyages savent pertinemment que les citoyens demandant des visas touristiques ou de visite durant la période du hajj ont l’intention d’accomplir les rites de manière illégale. En leur fournissant ces visas, ces agences participent à cette infraction grave.
Khedher a exprimé son indignation face à cette situation, soulignant qu’elle ternit l’image de la Tunisie et expose les pèlerins à des humiliations. Les autorités saoudiennes rapatrient ces personnes à Jeddah, où elles sont à nouveau tentées par des courtiers leur proposant de l’argent pour retourner dans les lieux saints.
Un appel similaire en Égypte
En Égypte, Ayman Mohseb, vice-président de la commission des Affaires arabes au Parlement, a appelé à poursuivre les « courtiers du hajj » qui ont trompé les gens en leur fournissant des visas de visite au lieu de visas de pèlerinage, entraînant une hausse du nombre de disparus parmi les pèlerins égyptiens cette année.
Dans un communiqué, Mohseb a demandé au gouvernement de surveiller les annonces des agences de voyage frauduleuses sur les réseaux sociaux et de sensibiliser les citoyens à respecter la loi sur les portails électroniques pour le hajj et l’umrah.
Le nombre de décès durant cette saison de pèlerinage s’est élevé à 1081, dont 658 Égyptiens, 183 Indonésiens, 68 Indiens, 60 Jordaniens, 35 Tunisiens, 13 Kurdes irakiens, 11 Iraniens, 3 Sénégalais, 35 Pakistanais, 14 Malaisiens et un Soudanais.