Un entretien avec Hakim Ben Hammouda, économiste et ancien ministre de l’Economie et des Finances, en marge de l’Africa Economic Symposium (AES) à Rabat, a mis en lumière les défis et opportunités auxquels l’Afrique doit faire face en émergeant comme un acteur clé dans le contexte mondial. L’entretien a eu lieu dans un contexte de discussions internationales sur la dette ainsi que le financement dans un monde de plus en plus fragmenté.
M. Ben Hammouda estime que l’Africa Economic Symposium, en abordant des questions économiques africaines, est d’une importance cruciale. Il souligne le rôle de la dynamique économique et politique, notamment la manière dont des entreprises de différents secteurs ont réussi à accéder au marché très prometteur de l’Afrique subsaharienne, la région qui enregistre la croissance la plus importante à l’échelle mondiale.
Lors de cet entretien, l’ancien ministre a relevé plusieurs problèmes essentiels, dont les instabilités macroéconomiques, l’inflation élevée, et surtout la problématique de la dette, qui prive déjà certains pays, tels que la Zambie et le Ghana, de leurs capacités de paiement. Il souligne que la crise du COVID-19, combinée à l’impact de la guerre en Ukraine sur les prix de l’énergie et des matières premières, ont intensifié ces problèmes existants.
M. Ben Hammouda appelle les institutions internationales à intervenir et à aider les pays africains à éviter que la détérioration actuelle de leur économie ne dégénère en une crise financière. Il soutient la nécessité de réformer le cadre de réduction de la dette instauré par le G7 afin d’apporter des solutions radicales pour résoudre la crise de la dette africaine. Il avance également l’idée de disposer d’un accès régulier aux Droits de Tirage Spéciaux (DTS) émis par le FMI pour favoriser la reprise de la croissance et aider les pays africains à surmonter leurs difficultés économiques.
L’Africa Economic Symposium a ainsi permis d’aborder ces questions primordiales et d’induire un débat autour de l’hypothèse d’un monde fragmenté, dans lequel il serait plus difficile de construire des consensus nécessaires pour aider les pays en développement à résoudre leurs problèmes financiers potentiels.