La Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) a annoncé ce vendredi, 28 juin 2024, que les journalistes ont été empêchés d’entrer dans la salle d’audience à la Cour d’appel de Tunis pour couvrir le procès du journaliste Mohamed Bouguelb.
Dans un communiqué, le SNJT a précisé que cette interdiction a été ordonnée par la présidente de la chambre, et exécutée par les agents de sécurité en charge de la protection de la salle d’audience.
Le syndicat a dénoncé cette décision, la qualifiant de nouvelle attaque contre la liberté de la presse et de tentative de juger les journalistes à huis clos, en violation des principes juridiques relatifs à la publicité des audiences et des plaidoiries.
Le SNJT a exhorté les autorités judiciaires à reconsidérer leurs décisions d’interdire la présence des journalistes dans les affaires d’intérêt public, signalant la gravité de cette violation flagrante du droit des journalistes à obtenir des informations sur des dossiers à caractère politique et juridique.
L’article 117 du Code de procédure civile et commerciale stipule que “les plaidoiries sont publiques, sauf si le tribunal décide d’office ou à la demande du ministère public ou de l’une des parties de les tenir à huis clos pour préserver l’ordre public, la moralité ou la dignité de la famille”, de même que l’article 143 du Code de procédure pénale.
Le SNJT a également affirmé que la responsabilité sociale des médias de critiquer les politiques publiques et de signaler les abus ne peut en aucun cas justifier la privation de liberté.
Il a considéré que les peines privatives de liberté infligées aux journalistes représentent un recul pour le processus démocratique en Tunisie et une tentative de museler la liberté d’expression.