Lors d’une visite à l’Usine El Fouledh à Menzel Bourguiba à Bizerte, le président de la République Kaïs Saïed a déclaré mardi que des plans étaient en cours pour céder toutes les entreprises opérant dans des secteurs vitaux. Il a souligné l’importance que l’État conserve une vocation sociale, affirmant que des secteurs tels que la sidérurgie, le lait, le sucre, la santé et le fourrage ne doivent en aucun cas être cédés.
“L’État doit avoir le monopole de tout secteur convoité par quelque partie que ce soit”, a déclaré le président Saïed, insistant sur le rôle central de l’État dans des secteurs cruciaux. Il a critiqué le programme d’ajustement structurel auquel le pays a adhéré depuis 1985, soulignant l’exemple de la Société du Sucre de Béja, dont les stratégies dans les années 70 visaient à produire 750 000 tonnes de sucre.
Le président a également évoqué la situation des hôpitaux publics, accusant certains de se vider de leurs cadres médicaux au profit des cliniques privées. Il a plaidé en faveur d’une responsabilité accrue de l’État dans les secteurs vitaux, tout en soulignant qu’il n’est pas opposé au secteur privé.
“L’État qui n’est pas contre le secteur privé doit assumer la responsabilité des secteurs vitaux, comme c’est le cas dans les États libéraux”, a-t-il insisté.
En réponse aux défis, le président a noté que la Tunisie s’efforce d’investir dans les secteurs public et privé, orientant son développement vers le secteur privé malgré des obstacles provenant de certains responsables au sein de certaines administrations.
La visite du président Saïed à l’usine a également été l’occasion de prendre connaissance des différentes unités de travail et de production, de rencontrer les employés et d’écouter leurs préoccupations.
L’Usine El Fouledh, créée en 1962, est la seule usine sidérurgique en Tunisie depuis plus de quarante ans. Elle joue un rôle crucial dans la production d’acier pour le marché national en ronds à béton, avec une capacité de production de 200 000 tonnes par an.