Les marchés financiers français et l’euro ont enregistré un net recul cette semaine après la décision inattendue du président Emmanuel Macron de convoquer des élections anticipées, plongeant le pays dans une incertitude politique et suscitant des craintes quant à une domination parlementaire de l’extrême droite, rapporte l’agence Reuters.
Cette turbulence sur les marchés est principalement attribuée à la montée en puissance du Rassemblement National de Marine Le Pen, eurosceptique, dans les sondages, ainsi qu’à la formation d’une nouvelle alliance des partis de gauche en France.
Selon Reuters, les actions françaises ont subi un choc important, avec l’indice phare “CAC 40” enregistrant une baisse de 6% cette semaine, marquant sa plus forte chute hebdomadaire depuis plus de deux ans.
Tom O’Hara, gestionnaire de portefeuille chez Janus Henderson Investors, a déclaré à l’agence : “Nous sommes dans une situation où il faut d’abord tirer, puis poser les questions en ce qui concerne la France.” Les actions des entreprises de taille moyenne, plus exposées à l’économie nationale, ont chuté de 9%, soit leur plus grande baisse depuis mars 2020, au début de la pandémie.
Les banques ont été particulièrement touchées, avec des baisses de plus de 10% pour BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale cette semaine. La perte de capitalisation boursière combinée de ces banques s’élève à environ 19 milliards de dollars, selon les données de LSEG Research relayées par Reuters.
Les obligations d’État françaises sont également sous forte pression. L’écart de rendement entre les obligations françaises et allemandes à 10 ans a grimpé à 78 points de base, son niveau le plus élevé depuis 2017, et proche des niveaux observés lors de la crise de la zone euro en 2012.
Pour rappel, Emmanuel Macron a ordonné, dimanche 9 juin 2024, la dissolution de l’Assemblée nationale, appelant à des élections anticipées le 30 de ce mois, suite à la progression de l’extrême droite française lors des élections européennes.
Commentaires
commentaires