Actuellement, la région de Gauteng, située en Afrique du Sud, est plongée dans une crise hydrique sans égal, aggravée par l’annonce de la fermeture temporaire du tunnel du projet Lesotho Highland Water pour une durée de six mois dès octobre. Cette pause programmée risque de renforcer la difficulté déjà ressentie dans certains secteurs de Johannesburg, qui subissent une absence d’eau prolongée depuis plus de quinzaine de jours.
L’état des lieux est préoccupant, comme le marque l’appel urgent de Johannesburg Water, qui mise en lumière que l’approvisionnement en eau actuel ne suffit pas à satisfaire la demande. Depuis le début de la crise le 3 mars, cette pénurie frappe majoritairement les six millions d’habitants de la métropole, touchant de manière significative les foyers, les commerces et les structures médicales. Les interruptions en approvisionnement d’eau sont dues à des dysfonctionnements électriques étendus et à une récente canicule qui a sévi dans la nation.
Un communiqué diffusé par Johannesburg Water dimanche dernier a appelé les citoyens à une consommation d’eau judicieuse et au respect des limitations imposées, en évitant notamment l’arrosage des espaces verts, le remplissage des bassins de nage et le nettoyage des véhicules de 6 h à 18 h. Selon Sean Phillips, directeur général du Département de l’Eau et de l’Assainissement, cette fragile condition découle en partie du défaut d’entretien des installations municipales dans le Gauteng.
L’arrêt à venir du tunnel du Lesotho Highland Water Project, essentiel pour la région depuis son inauguration en 1986, risque d’intensifier la crise. Ce dispositif assure le transfert des eaux du fleuve Senqu/Orange depuis le Lesotho jusque dans le bassin industriel sud-africain, compensant la demande en eau croissante dans des métropoles majeures comme Johannesburg et Pretoria. Néanmoins, cette cessation risque de questionner sérieusement la fiabilité de l’alimentation en eau au Gauteng et dans d’autres parties du pays.
Dans ce contexte alarmant, le ministère de l’Eau et de l’Assainissement a demandé l’adoption de stratégies de préservation rigoureuses pour éviter l’aggravation de la situation hydrique durant cette période critique.