La Tunisie s’engage résolument dans une transition vers l’énergie durable, avec un projet ambitieux visant à augmenter significativement le nombre de voitures électriques sur ses routes. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de transition énergétique, qui vise à produire 35% de l’électricité du pays à partir de sources renouvelables. Mais la Tunisie parviendra-t-elle à doubler le nombre de véhicules écologiques et à développer l’infrastructure nécessaire pour le réseau de recharge de ces véhicules ?
Intensification de l’usage des véhicules électriques
Le projet “Intensification de l’Usage des Véhicules Électriques en Tunisie”, lancé par l’Agence Nationale pour la Maîtrise de l’Énergie (ANME) et le Ministère de l’Environnement avec le financement du Fonds Mondial pour l’Environnement, vise à accélérer l’adoption des solutions de mobilité électrique.
Le projet, d’un coût d’environ 13 millions de dollars, repose sur trois piliers principaux : la création d’un comité national pour coordonner les programmes de mobilité électrique, la mise en place d’une stratégie nationale pour la mobilité électrique, et la révision des cadres juridiques et réglementaires actuels.
En outre, il prévoit le soutien au déploiement d’infrastructures de recharge basées sur l’énergie solaire, offrant ainsi une vision plus claire aux partenaires étrangers et aux bailleurs de fonds. Le projet inclut également la réalisation de projets pilotes de mobilité électrique, avec des études de faisabilité et le financement de projets expérimentaux dans plusieurs villes tunisiennes.
Objectifs en matière de véhicules électriques
Actuellement, la Tunisie compte environ 100 voitures électriques en circulation. L’objectif est d’atteindre 5 000 véhicules d’ici 2025 et 130 000 d’ici 2035.
L’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie vise également à augmenter le nombre de points de recharge à 500 d’ici 2025, en se basant sur des spécifications tunisiennes.
Le réseau actuel de recharge comprend 60 points situés principalement dans les espaces publics et les grandes surfaces des gouvernorats de Tunis, Sousse et Nabeul, mais ces stations disposent de capacités de charge faibles, obligeant les véhicules à attendre plusieurs heures.
Avantages de la mobilité électrique
L’un des objectifs principaux de l’intensification de la mobilité électrique en Tunisie est de réduire les coûts énergétiques au niveau national et d’améliorer l’efficacité du système électrique, Selon Wael Shoushan, Secrétaire d’État à la Transition Énergétique.
l’utilisation des voitures électriques contribuera à augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix électrique tunisien, à positionner la Tunisie dans cette révolution technologique et à réduire les émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre.
Une étude du Ministère de l’Environnement indique que l’augmentation du nombre de voitures électriques pourrait éviter l’émission de 2,2 millions de tonnes équivalent pétrole de dioxyde de carbone en Tunisie.
Les estimations officielles prévoient que l’adoption des véhicules électriques permettra de réduire la consommation de pétrole de 5,9 millions de barils d’ici 2030 et les importations de combustibles fossiles de 660 millions de dollars entre 2020 et 2030, générant ainsi une économie de 260 millions de dollars pour le pays.
Incitations à l’achat de voitures électriques
Pour accélérer l’adoption de la mobilité électrique, le gouvernement a mis en place une série de mesures incitatives, incluant une exonération totale des droits de douane et une réduction de la TVA de 19% à 7% pour les voitures électriques, ainsi qu’une réduction des droits de douane sur les équipements de recharge de 43% à 10%.
De plus, des subventions de 10 000 dinars par véhicule seront offertes pour encourager l’achat de voitures électriques entre 2023 et 2025.
Alors que les pays du monde entier se disputent la production de voitures électriques pour réduire les émissions de carbone, une question demeure : l’impact environnemental de la production de ces véhicules, souvent plus élevé que celui des voitures conventionnelles en raison de l’énergie nécessaire à leur fabrication.
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