La valorisation des boues d’épuration traitées gagne du terrain dans le gouvernorat de Manouba, offrant un potentiel de développement agricole. Introduite en Tunisie en 2007, cette technique consiste à utiliser les boues des stations d’épuration comme substitut aux engrais organiques, couvrant actuellement 340 hectares, dont 190 ha dédiés aux arbres fruitiers.
Hafidha Chebbi, responsable de la production végétale au Commissariat Régional au Développement Agricole (CRDA), explique que le processus implique la collecte des boues dans les bassins de décantation, suivie d’une dispersion sur le sol avant le semis. Trois stations d’épuration à Mornaguia, Tebourba, et Jedaida dans le gouvernorat de Manouba sont actuellement impliquées dans cette pratique.
Après traitement et séchage des sédiments, le CRDA effectue des analyses pour garantir la conformité aux normes. Ibrahim Louati, responsable de la station d’épuration de Mornaguia, souligne que la production mensuelle atteint entre 14 et 17 tonnes pour 5400 mille m3 d’eaux traitées par jour. Les stations de Tebourba et Jedaida produisent chacune 100 tonnes par mois.
Cependant, les agriculteurs rencontrent des obstacles liés aux procédures strictes, comme l’explique Mohamed Ali Aouni, président de l’Union locale des agriculteurs de Mornaguia. Bien que convaincu des bienfaits, il déplore les formalités coûteuses imposées aux agriculteurs, tels que les frais d’analyse du sol.
Le CRDA de la Manouba vise à résoudre ces problèmes pour encourager davantage d’agriculteurs à adopter cette méthode, réduisant ainsi la dépendance aux engrais chimiques dans le secteur agricole.
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