L’Algérie a officiellement demandé à la France de restituer un vaste ensemble de biens historiques algériens conservés à Paris depuis l’époque coloniale.
Dans un communiqué officiel, le Comité mixte algéro-français de la mémoire a déclaré : « Le comité algérien a présenté une liste ouverte des biens historiques algériens à forte valeur symbolique, conservés dans diverses institutions françaises, et proposés pour une restitution symbolique à l’Algérie ». Le comité espère que des mesures concrètes seront prises pour refléter une véritable volonté de traiter tous les aspects de la période coloniale, afin de se tourner vers l’avenir.
Le comité français a approuvé à l’unanimité cette demande et s’est engagé à la soumettre au président français pour assurer le retour de ces biens dans leur pays d’origine dans les plus brefs délais.
Le communiqué révèle qu’une rencontre a eu lieu entre les membres du Comité mixte algéro-français de l’histoire et de la mémoire, les mercredi et jeudi derniers. Cette réunion coïncidait avec la célébration du mois national de la mémoire en Algérie.
Le comité algérien a exhorté son homologue français à transmettre ses préoccupations concernant la restitution des biens culturels et des archives, ainsi que d’autres éléments figurant dans la liste jointe, au président Emmanuel Macron. La partie française a accepté cette demande à l’unanimité et s’est engagée à la présenter à Macron pour que ces biens retournent en Algérie le plus rapidement possible.
Lors de la réunion de février à Paris, le comité mixte avait déjà convenu de restituer tous les biens symbolisant la souveraineté de l’État appartenant à l’émir Abdelkader ibn Muhieddine (1808-1883), considéré par les Algériens comme le fondateur de l’État moderne et le héros de la résistance contre la colonisation française.
Dans ce contexte, le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait réaffirmé que « le dossier de la mémoire entre l’Algérie et l’ancien colonisateur, la France, ne tolère ni concessions ni marchandages », soulignant qu’il doit être traité avec audace pour rétablir la confiance entre les deux pays.