La Cour criminelle de Tripoli a rendu un verdict sévère contre Amel Garari, l’ancienne ambassadrice libyenne en Belgique et au Luxembourg. Accusée de détournement de fonds, elle a été condamnée à sept ans de prison après plusieurs mois d’enquêtes qui ont captivé l’opinion publique.
En plus de la peine de prison, Garari devra payer une amende équivalente au double du montant détourné et sera privée de ses droits civiques pendant toute la durée de sa peine, selon un communiqué du bureau du procureur général libyen.
Les Détails de l’Affaire
L’affaire a éclaté en juillet 2023, lorsque des enregistrements audio de l’ambassadrice ont été diffusés sur des pages libyennes de réseaux sociaux. Dans ces enregistrements, Garari demandait le transfert de 200 000 dollars, initialement destinés aux soins de patients libyens, vers son propre compte bancaire.
En août 2023, l’Autorité de surveillance administrative a suspendu Garari de ses fonctions en raison de multiples infractions. La secrétaire de l’ambassadrice, Nadima Al-Quraetli, a confirmé l’authenticité des enregistrements lors d’interventions médiatiques en Libye. Ces enregistrements, documentés dans un cabinet d’avocats, montrent Garari demandant la création d’une facture fictive pour le traitement coûteux d’une patiente imaginaire atteinte de cancer. Cette facture devait être envoyée au ministère de la Santé pour être signée, permettant ainsi à Garari de détourner les fonds sans risque de poursuites légales.
Une Nouvelle Affaire de Corruption
En octobre 2023, le bureau du procureur général en Belgique a ouvert une enquête sur des “transferts financiers suspects” de l’ambassadrice vers une entreprise appartenant à son fils. Selon les médias belges, un montant de 231 000 euros a été transféré du compte de l’ambassade à une entreprise belge, avec pour objectif de transférer 220 500 euros à une entreprise allemande appartenant à son fils pour l’achat d’équipements d’IRM. Les fonds n’ont jamais atteint leur destination, soulevant des soupçons de détournement.
Le bureau du procureur général belge a décidé de geler les comptes de l’entreprise, mais n’a récupéré que 118 000 euros. D’autres transferts, totalisant 319 000 euros, ont été effectués directement vers l’entreprise allemande pour l’achat de matériel médical.
En octobre, le parquet libyen a également ordonné la détention provisoire de Garari pour corruption, suite à son licenciement de ses fonctions. Selon un communiqué, l’ambassadrice a été interrogée sur des faits de gains matériels illicites et d’appropriation illégale de fonds publics. Les preuves étant accablantes, le procureur général a ordonné sa détention provisoire en attendant la fin de l’enquête.
Cette affaire de corruption a non seulement ébranlé la diplomatie libyenne mais a également mis en lumière les défis persistants de la lutte contre la corruption dans le pays.