Ce mercredi 22 mai 2024, l’association Intersection pour les droits et les libertés a exprimé sa vive critique à l’égard de l’arrestation du militant politique du Parti des Travailleurs, Mohamed Walid Zaydi.
Il a été incarcéré pour avoir publié sur sa page personnelle un post exprimant la position du parti concernant la situation politique et économique actuelle en Tunisie.
Dans un communiqué, l’organisation a affirmé que “l’affaire de Zaydi remonte à décembre 2023, quand il a été arrêté et interrogé pour avoir publié un post”, ajoutant que “ce post provenait d’un média qui relayait la position du Parti des Travailleurs sur la situation économique, avec un appel à la protestation et au boycott des élections parlementaires de 2022”, précisant que “après son interrogatoire, il a été placé en détention provisoire”.
Selon l’association, Zaydi a visité le commissariat de police de Hajeb Layoun le 10 mai pour obtenir une carte d’identité nationale. Il a été informé qu’il était recherché en raison d’un mandat d’arrêt émis par le juge d’instruction après avoir été accusé d’un ensemble de charges prévues à l’article 24 du décret n° 54. Selon l’association, il a souligné qu’il “n’a reçu aucune convocation officielle et n’a pas été informé qu’il était recherché”.
Selon les déclarations de Olfa baazawi, membre du Comité central du Parti des Travailleurs, “le juge d’instruction a maintenu Walid Zaydi en liberté provisoire, mais le parquet a fait appel le même jour, et dans les heures qui ont suivi, la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Kairouan a émis un mandat de dépôt à l’encontre de la victime de l’abus, qui est actuellement en détention depuis plus de 10 jours”.
L’association Intersection pour les droits et les libertés a considéré que “l’arrestation de Mohamed Walid Zaydi et son placement en détention pour un post, s’inscrit dans le cadre de la poursuite de la série des violations des droits de l’homme, car emprisonner des personnes pour leurs opinions constitue une violation du droit à la liberté d’opinion et d’expression garanti par la Constitution tunisienne à l’article 37, qui stipule que “la liberté de pensée, d’opinion, d’expression, de presse et de publication est garantie”.
Elle a également souligné que cela représente “une violation flagrante de l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui stipule que “tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui inclut la liberté de soutenir des opinions sans interférence, et de chercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées par quelque moyen que ce soit et indépendamment des frontières”.
L’association a également affirmé que “l’utilisation du décret n° 54 dans toutes les affaires d’opinion et son adaptation comme rumeurs et fausses nouvelles ne reflètent que l’intention réelle du pouvoir d’employer ce texte pour violer les droits et libertés et opprimer les citoyens, d’autant plus que Zaydi a partagé un post d’un média contenant une position officielle d’un parti politique tunisien”.
Source: Arabesque