Lorsque Elon Musk a racheté Twitter pour 44 milliards de dollars en 2022, il voyait grand. Mais deux ans après cette acquisition, rebaptisée X, la situation financière est loin des attentes.
En 2023, Musk a admis une baisse de 50 % des revenus publicitaires, tandis que l’endettement de l’entreprise pèse lourdement sur ses finances. Une étude récente montre que 26 % des annonceurs envisagent de réduire leurs dépenses sur X dès 2025, marquant un exode publicitaire sans précédent.
Les décisions controversées de Musk, notamment son approche plus laxiste de la modération des contenus, ont fait fuir de nombreux annonceurs, inquiets pour l’image de marque de la plateforme.
Par conséquent, X peine à générer des recettes suffisantes pour combler ses pertes. Pour Musk, ces défis financiers ne sont pas seulement une épine dans le pied de X, mais risquent de déstabiliser l’ensemble de son empire entrepreneurial.
Une hémorragie publicitaire sans fin
Les audiences de X continuent de chuter, particulièrement en Europe, où le nombre d’utilisateurs actifs a baissé de 5 % au premier semestre 2024.
Avec cette perte d’audience, les annonceurs voient moins d’intérêt à investir dans la plateforme. Ce manque à gagner s’ajoute à la dette importante contractée par Musk lors du rachat de Twitter, entraînant des difficultés financières majeures.
Malgré les efforts de Musk pour redresser X, les revenus issus des abonnements, tels que l’accès à des fonctionnalités IA ou aux services premium, sont loin de compenser les pertes publicitaires. Musk mise désormais sur la transformation de X en une “everything app”, intégrant des services de paiement en ligne, dans l’espoir de relancer la machine. Mais ce projet reste encore incertain.
Un impact sur Tesla et SpaceX
Les défis que rencontre X ont des répercussions importantes sur d’autres sociétés de Musk. Au Brésil, par exemple, les comptes de Starlink ont été gelés après que X a refusé de fermer des comptes liés à l’ex-président Jair Bolsonaro, accusés de désinformation.
En Europe, Musk est sous pression de la Commission européenne, menaçant de sanctions si X ne respecte pas les règles locales. Cela a suscité des doutes sur la capacité de Musk à gérer simultanément Tesla, SpaceX et X sans compromettre l’une ou l’autre de ses entreprises.
Une vision à long terme ?
Malgré la situation critique, Musk ne semble pas renoncer à sa vision pour X. Il voit la plateforme comme une application polyvalente, à l’image de WeChat en Chine, permettant de faire bien plus que de simples échanges sociaux.
Mais avec des audiences en déclin, des annonceurs réticents et une trésorerie sous pression, la route vers cette ambition est semée d’embûches.
Musk pourrait-il sacrifier ses autres entreprises pour sauver X ? C’est la question que se posent aujourd’hui investisseurs et analystes.