Le Sénégal entre dans le cercle des nations productrices de pétrole

La compagnie australienne Woodside a annoncé le mardi 11 juin le début de l'exploitation du gisement offshore de Sangomar, situé à environ 100 km au sud de Dakar.

Mohamed Ali ben ahmed - journaliste

La compagnie australienne Woodside a annoncé le mardi 11 juin le début de l’exploitation du gisement offshore de Sangomar, situé à environ 100 km au sud de Dakar.

Début d’une nouvelle ère pétrolière

Dans un communiqué, Woodside a confirmé l’extraction des premières gouttes de pétrole du champ de Sangomar, marquant ainsi une étape cruciale dans l’histoire énergétique du pays. La Société des pétroles du Sénégal (Petrosen), partenaire du projet, avait déjà signalé en février l’arrivée de l’unité flottante de production, de stockage et de déchargement (FPSO) Léopold Sédar Senghor sur le site.

Le champ de Sangomar, découvert en 2014, est situé à 780 mètres de profondeur et contient à la fois du pétrole et du gaz. La production journalière devrait osciller entre 100 000 et 125 000 barils, destinés à l’exportation et au marché national.

Des revenus substantiels pour le développement

Les recettes générées par cette exploitation, estimées à plusieurs milliards de dollars sur une période de 30 ans, sont vivement attendues pour financer les projets du nouveau gouvernement. Cependant, la mise en production a connu plusieurs retards, initialement prévue pour 2021, en raison de changements stratégiques et de difficultés financières de la société FAR, finalement rachetée par Woodside.

La première phase de développement du champ, toujours en cours avec des forages exploratoires supplémentaires prévus, devrait coûter entre 4,9 et 5,2 milliards de dollars.

Réactions et perspectives

Charles Thiemele, directeur Afrique de la société de trading BNG, a salué cette avancée au micro de RFI, soulignant que la production pétrolière pourrait alléger la facture énergétique du Sénégal, un défi budgétaire majeur pour le pays. Selon lui, le Sénégal pourrait à terme atteindre une production quotidienne de plus de 200 000 barils, se rapprochant des niveaux de production de pays comme la République du Congo ou le Gabon.

Le directeur général de Petrosen Exploration et Production, Thierno Ly, a déclaré que cette réalisation marquait le début d’une nouvelle ère pour l’industrie et l’économie sénégalaises, ainsi que pour le peuple sénégalais.

Renégociations et futurs projets

Avec 82% du projet détenus par Woodside et les 18% restants par l’État sénégalais via Petrosen, le président Bassirou Diomaye Faye envisage déjà de renégocier le contrat de partage de production.

Cette première extraction de pétrole précède le lancement du projet Grand Tortue/Ahmeyim (GTA) à la frontière avec la Mauritanie, développé par BP et Kosmos Energy, en partenariat avec la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH) et Petrosen. Ce projet devrait produire environ 2,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an, avec un début de production prévu pour le troisième trimestre.

L’entrée en production de Sangomar pourrait également attirer de nouveaux investisseurs dans le secteur pétrolier sénégalais et mauritanien, selon Charles Thiémélé, offrant ainsi une opportunité pour que la manne pétrolière bénéficie aux populations locales.

Le Sénégal et la Mauritanie continuent de revendiquer leurs droits à exploiter leurs ressources en hydrocarbures, malgré la pression internationale pour la réduction de la dépendance aux énergies fossiles.

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