Le 12 juillet 2024, dans une interview exclusive accordée au site “TuniBusiness”, la chercheuse et professeure universitaire Leila Riahi a annoncé que la Tunisie a entamé une nouvelle phase dans le développement du secteur des énergies renouvelables.
Mme Riahi a évoqué la création de plusieurs centrales de production d’énergie solaire par des investisseurs étrangers en Tunisie.
Cependant, elle a critiqué la Société Tunisienne de l’Électricité et du Gaz (STEG) pour son manque d’implication dans la production des énergies renouvelables.
Elle a également souligné que certains syndicalistes de la STEG s’opposent à la connexion de certaines régions à la production d’énergies renouvelables via le réseau de la STEG, en raison de divers problèmes et dysfonctionnements liés au statut de la compagnie en tant que service public et à son rôle dans la production et l’accès à l’énergie.
Mme Riahi a dénoncé l’invasion des investissements étrangers dans ce secteur sans orientation claire, estimant que la voie empruntée par la Tunisie dans la production d’énergies renouvelables est dictée par l’Union Européenne et sert principalement ses intérêts.
“Si la STEG fournit un réseau pour transporter les énergies renouvelables, quel sera son bénéfice en retour ?” a-t-elle questionné.
Elle a ajouté que de nombreux projets actuels ne sont pas dans l’intérêt des Tunisiens et ne leur apportent pas de bénéfices publics significatifs.
Il est à noter que le 27 mai 2024, le ministère de l’Industrie, de l’Énergie et des Mines a signé un protocole d’accord avec les groupes français TotalEnergies et autrichien Verbund pour la mise en œuvre d’un projet de production d’hydrogène vert à partir de la Tunisie, destiné à être exporté vers l’Europe par pipelines d’ici 2050.
Ce projet, dont le marché local ne bénéficiera que de la part la plus faible, vise à produire 200 000 tonnes d’hydrogène vert d’ici 2030 pour l’exportation vers l’Europe, avec des investissements avoisinant les 8 milliards d’euros, selon Wael Chouchane, secrétaire d’État chargé de la transition énergétique.
D’ici 2050, la production devrait atteindre 8,3 millions de tonnes, dont 6 millions de tonnes destinées à l’exportation et 2,3 millions de tonnes pour le marché local.