L’écosystème entrepreneurial en Tunisie est au cœur de nombreux débats et discussions, mais pour le comprendre pleinement, il est essentiel de dépasser les chiffres officiels et de se pencher sur les perceptions des acteurs sur le terrain. Le rapport national GEM 2022/2023 de l’équipe nationale tunisienne du Global Entrepreneurship Monitor (GEM) fournit un aperçu fascinant de l’état actuel de l’entrepreneuriat en Tunisie.
Selon ce rapport, la Tunisie affiche un taux d’intentions entrepreneuriales de 51%, une statistique prometteuse qui montre que de plus en plus de Tunisiens envisagent l’entrepreneuriat comme une carrière attrayante, conférant un statut élevé. De plus, les deux tiers des personnes interrogées connaissent au moins une personne qui a créé son entreprise, soulignant ainsi une culture entrepreneuriale en plein essor.
Cependant, il y a également des motifs de préoccupation dans le paysage entrepreneurial tunisien. Le taux d’activité entrepreneuriale totale en phase de démarrage (TEA), qui mesure le pourcentage d’adultes âgés de 18 à 64 ans créant ou dirigeant une nouvelle entreprise, est de 17%. Plus inquiétant encore, la majorité de ces entrepreneurs sont contraints de se lancer dans l’entrepreneuriat en raison du manque d’opportunités d’emploi, ce qui en fait de l’entrepreneuriat de nécessité.
L’impact de la pandémie de COVID-19 est également visible, avec une augmentation de l’entrepreneuriat de nécessité au cours des dernières années. Le rapport révèle que le taux de détention d’entreprises établies est d’environ 10%, mais le taux de sortie d’activité est d’environ 7%, mettant en évidence les difficultés que rencontrent les entrepreneurs pour survivre dans le climat économique actuel.
L’enquête nationale d’experts (NES) en Tunisie a réuni 36 experts qui ont partagé leurs points de vue sur les conditions-cadres nationales pour l’entrepreneuriat (EFC). Parmi les recommandations notables, on trouve un appel à l’adoption de stratégies plus efficaces pour inculquer la culture de l’entrepreneuriat dès le plus jeune âge, à la fois à l’école et après. De plus, des programmes plus performants sont nécessaires pour aider les jeunes entreprises à atteindre un niveau de maturité plus élevé. Les entrepreneurs de tous niveaux ont également besoin d’un soutien financier pour stimuler la création d’emplois, encourager l’innovation et étendre leurs activités au niveau international.
Ce rapport a été élaboré par des chercheurs de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) et bénéficie du soutien du projet Innov’i – EU4Innovation, financé par l’Union européenne et mis en œuvre par Expertise France. L’objectif de ce projet est de renforcer et de promouvoir l’écosystème entrepreneurial et innovant en Tunisie.
En conclusion, l’entrepreneuriat en Tunisie est en pleine évolution, avec des intentions entrepreneuriales élevées, mais des défis à relever. Pour l’avenir de la Tunisie, il est crucial d’adopter des stratégies plus efficaces pour soutenir les entrepreneurs, d’encourager la culture entrepreneuriale dès le plus jeune âge et de fournir un financement adéquat pour favoriser la croissance et l’innovation.
Quelle est votre opinion sur ce sujet ? Pensez-vous que cela aura un impact sur l’avenir de la Tunisie ? Partagez vos réflexions dans les commentaires ci-dessous.