Durant la période de la Guerre Froide, la compétition spatiale fut largement dominée par l’Union Soviétique et les États-Unis, deux superpuissances qui se sont vigoureusement affrontées pour se dépasser mutuellement. Dès les années 1960, les États-Unis, représentés notamment par la NASA, ont réalisé des progrès remarquables, atteignant un apogée avec le célèbre alunissage d’Apollo 11 en 1969. Ces réalisations ont non seulement inscrit les États-Unis dans l’histoire mais ils les ont également positionnés comme leaders indéniables en termes de technologie spatiale.
Cependant, le décor spatial international est en constante mutation, accueillant des acteurs récemment arrivés sur la scène. Parmi eux, l’Inde a marqué un tournant considérable avec le triomphe de sa mission Agnibaan SOrTeD, pilotée par la société de démarrage Agnikul Cosmos. Effectué à partir de la première rampe privée à Sriharikota, ce lancement a constitué plusieurs premières historiques : il s’agissait du premier vol d’un moteur semi-cryogénique fabriqué par impression 3D, mais aussi du premier vaisseau de cette catégorie testé en vol contrôlé.
Ce jeudi à 7h15, l’appareil d’essai suborbital Agnibaan, propulsé par ce moteur innovant nommé Agnilet, a décollé du sol indien. Ce moteur avant-gardiste utilise de l’oxygène liquéfié refroidi comme combustible. La production du moteur en une seule pièce via impression 3D non seulement facilite son assemblage mais permet aussi la réduction des coûts et des temps de production, offrant ainsi une option plus économique pour le lancement de petits satellites.
Cette réussite a été applaudie par des personnalités éminentes telles que Dr. Pawan Goenka, le président de l’IN-SPACe, de même que par l’Organisation indienne de recherche spatiale (ISRO), qui ont tous souligné l’importance de cet exploit pour l’industrie spatiale privée indienne. Ces éloges mettent en lumière le rôle de plus en plus significatif joué par l’Inde dans la compétition spatiale mondiale, établissant le pays non seulement comme un concurrent mais aussi comme un innovateur de premier plan.
L’une des particularités de l’Agnibaan SOrTeD est sa capacité à décoller de divers emplacements grâce à sa base de lancement mobile, nommée Dhanush. Bien que la mission ait été suborbitale, ayant atteint une altitude de 8 kilomètres avant de retomber en mer, les objectifs visés sont ambitieux. Agnikul Cosmos prévoit en effet son premier lancement orbital avant la fin de l’année fiscale, avec la capacité de transporter des cargaisons pesant entre 30 et 300 kilogrammes.
Avec ces avancées, l’Inde ne se contente pas de suivre les pas des pionniers spatiaux américains mais forge sa propre voie à l’aide d’innovations susceptibles de révolutionner les normes industrielles spatiales. Ce progrès illustre le passage d’une compétition jadis limitée à deux nations majeures vers un domaine beaucoup plus inclusif, avec plusieurs pays apportant des contributions importantes à l’exploration de l’espace.