Le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a officiellement approuvé le projet du Laboratoire des Biomolécules, des Venins et des Applications Thérapeutiques (LBVAT) de l’Institut Pasteur, visant à valoriser des molécules synthétiques extraites de venins de serpents pour traiter les maladies cardiovasculaires, notamment les crises cardiaques.
Ce succès s’inscrit dans le cadre du projet Collabora-Technopole, annoncé par le ministère, comme indiqué dans un communiqué officiel.
La professeure en biologie et cheffe de l’équipe “Molécules extraites des venins contre les maladies cardiovasculaires” du laboratoire, Arij El Massaadi, a déclaré avoir commencé à travailler sur cette innovation depuis 2012.
Elle a expliqué qu’elle avait démarré en tant que chercheuse dans le domaine des crises cardiaques, en collaboration avec une équipe complète à l’institut et en coordination avec le pôle technologique de Sidi Thabet et un laboratoire pharmaceutique de la région de Nabeul.
Après 12 ans de recherches, le 15 mars de cette année, l’équipe a déposé leur innovation médicale consistant en la conception de molécules synthétiques dérivées des venins de serpents tunisiens, qui aident à traiter les personnes victimes de crises cardiaques, augmentant ainsi leurs chances de survie et réduisant les risques de mortalité.
Le ministère a informé l’équipe de l’acceptation de leur innovation après qu’elle ait satisfait aux critères de progrès technologique et de potentiel commercial pour les fabricants et les entreprises intéressées par la technologie et le développement.
L’équipe de recherche de l’Institut Pasteur a mené des essais comparatifs entre les médicaments actuels utilisés pour les crises cardiaques et les molécules dérivées des venins de serpents sur des souris, démontrant une efficacité supérieure des molécules dans le traitement rapide.
Pour obtenir ces résultats, des serpents ont été capturés dans les régions arides et semi-arides de la Tunisie, et leurs venins ont été extraits pour permettre à l’équipe de concevoir des analogues ou des molécules synthétiques basées sur le venin.
Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a alloué 200 000 dinars pour compléter la recherche d’ici fin 2026, date à laquelle le diagnostic pharmaceutique de ces molécules sera finalisé et les structures intéressées dans le marché des médicaments seront identifiées pour le dépôt de brevet.
Le ministère a précisé dans son communiqué que le projet Collabora-Technopole fait partie d’une initiative nationale visant à soutenir les projets à fort potentiel d’innovation, dont les produits sont déjà à un stade avancé et commercialisable à court terme.
Ce projet met en lumière les applications prometteuses des venins de serpents pour développer des médicaments innovants contre les maladies cardiovasculaires, un domaine où les besoins thérapeutiques restent élevés.
Il convient de noter que l’Institut Pasteur de Tunis se spécialise depuis 40 ans dans les analyses des venins de serpents et de scorpions, et a récemment commencé à analyser le venin d’abeille.