Le projet initié par le groupe chinois BYD, leader dans la fabrication de véhicules électriques, d’établir une fabrique de batteries électriques à Tanger Tech a été officiellement annulé. Cette annulation fait suite à un constat de faibles ventes de ses bus électriques au Maroc, un pays qui rencontre des difficultés à entamer sa transition vers l’utilisation de véhicules électriques dans le secteur du transport public.
BYD a émis des critiques concernant le rythme lent de cette transition, mettant en avant le désintérêt des entreprises de transport public marocaines pour l’adoption de bus électriques. L’unique marque d’intérêt est venue d’ALSA Maroc, une filiale de la société espagnole, qui a passé une commande de bus électriques. Cependant, cet intérêt isolé n’a pas suffi à convaincre BYD de poursuivre son projet de construction d’une usine de production de batteries électriques à Tanger Tech.
Cette décision représente un revirement notable par rapport aux engagements précédemment pris. Le 9 décembre 2017 à Casablanca, lors d’un événement auquel le roi Mohammed VI assistait, Wang Chuanfu, PDG de BYD Auto Industry, avait signé un accord de principe pour l’établissement de complexes industriels au Maroc en collaboration avec l’entrepreneur marocain Mehdi Laraki. Ce projet ambitieux envisageait l’implantation d’une fabrique de batteries pour voitures électriques, d’une unité de production de bus et de camions électriques, ainsi que d’une installation pour la fabrication de monorails électriques, le tout sur une superficie de 50 hectares, dont 30 en intérieur. Il était prévu que ce projet crée 2 500 emplois directs et renforce les liens entre la Chine et le Maroc.
Néanmoins, malgré ces engagements, le projet n’a pas progressé pendant près de sept ans. En attendant sa réalisation, BYD a noué un partenariat avec Auto Nejma Mercedes-Benz Maroc, le principal distributeur de voitures dans le pays, pour distribuer ses véhicules électriques.
Dans le même temps, le gouvernement marocain a persisté dans ses efforts pour encourager les investissements dans le domaine de la mobilité électrique. L’accord récent avec le groupe chinois BTR New Material pour ériger une usine de production de cathodes à Tanger Tech, avec un investissement d’environ 300 millions d’euros, en est une preuve flagrante. Cette installation, qui devrait avoir une capacité annuelle de 50 000 tonnes, est prévue pour être opérationnelle en septembre 2026, avec une production initiale de 25 000 tonnes par an.
Mohcine Jazouli, ministre de l’Investissement, a indiqué que cet investissement représente seulement le début d’une série de projets destinés à faire du Maroc un acteur clé dans l’industrie des batteries pour véhicules électriques. Cependant, il y a encore de nombreux défis à relever, comme l’a illustré une récente rencontre du ministre de l’Industrie avec les importateurs de véhicules utilitaires qui ont exprimé leur scepticisme sur la capacité d’assembler 1 500 bus urbains au Maroc en moins de deux ans, étant donné les ressources et le marché actuels.