La cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, a remporté les législatives de 2022 avec sa formation d’extrême droite, Fratelli d’Italia. Elle avait promis un “blocus naval” pour lutter contre la migration illégale, mais cette approche simpliste s’est heurtée à la réalité complexe du problème. Meloni s’est alors tournée vers la Tunisie, un important pays d’origine des migrants, pour trouver une solution. Cependant, elle a admis que les dirigeants européens bloquent le pacte conclu à Tunis et refusent de verser les 250 millions d’euros promis au président tunisien pour lutter contre le trafic humain. La situation urgente à Lampedusa démontre qu’il est nécessaire d’agir rapidement.
Meloni fait également face à des problèmes au sein de son propre camp, notamment avec son allié Matteo Salvini, chef de La Ligue, un parti qui prône une politique dure envers les migrants. Salvini a décidé de se présenter aux élections européennes avec Marine Le Pen, la cheffe de file de l’extrême droite française, plutôt qu’avec Meloni. Ils critiqueront certainement Meloni pour son échec sur la question migratoire, tout comme l’a fait le ministre français de l’Intérieur.
Dans le but de résoudre la crise à Lampedusa, Meloni a convaincu la présidente de la Commission européenne de se rendre sur place pour constater la situation. Un plan en 10 points a été mis en place pour soulager l’Italie, mais Rome ne compte pas uniquement sur l’aide de ses partenaires européens.
Le gouvernement italien a pris de nouvelles mesures pour lutter contre l’afflux de migrants à Lampedusa, notamment en multipliant les centres de rétention et en prolongeant la durée de détention des migrants clandestins. Cette décision fait écho à la politique en vigueur de 2011 à 2014, qui avait été réformée par le gouvernement précédent dirigé par Matteo Renzi.
Il est important de noter que les neuf centres de détention actuels sont capables d’accueillir au maximum 1161 personnes. Près de 6400 migrants ont été retenus en 2022, majoritairement en provenance de la Tunisie, de l’Égypte, du Maroc, du Nigeria et de l’Albanie. Plus de 3150 d’entre eux ont été renvoyés dans leur pays d’origine.
Meloni a annoncé que le ministère de la Défense sera chargé d’ouvrir de nouveaux centres de rétention dès que possible. Depuis le début de l’année 2023, plus de 127 000 personnes ont débarqué en Italie, comparé à 66 200 en 2022. Ce problème persistant pourrait coûter à Meloni son poste si des solutions durables ne sont pas trouvées rapidement. L’Italie et l’Union européenne sont confrontées à ce fléau des temps modernes.