Le ministère de la Santé tunisien prépare un projet de loi visant à requalifier l’addiction aux drogues comme une maladie chronique nécessitant un traitement, plutôt qu’une infraction pénale passible de sanctions, a annoncé ce lundi 1er juillet 2024, Rim Mansouri Hajri, inspectrice générale à la Direction générale de la pharmacie et du médicament du ministère de la Santé.
Cette initiative législative, soumise à la présidence du gouvernement, vise à considérer les consommateurs de drogues comme des personnes malades devant être traitées, a précisé Mansouri lors d’une conférence organisée par L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
Le projet de loi inclut également des sanctions sévères pour les trafiquants, soulignant que la révision du cadre législatif par le ministère est imposée par la situation préoccupante de la consommation de drogues en Tunisie, marquée par une augmentation significative de l’usage de substances illicites.
Mansouri a rappelé les résultats de l’enquête nationale sur la consommation de drogues et les comportements à risque en milieu scolaire, réalisée par l’Institut national de la santé, qui a montré une augmentation de la consommation de drogues chez les élèves âgés de 13 à 17 ans.
Lors de cette conférence, qui s’est tenue à l’occasion de la Journée internationale contre l’abus et le trafic illicite de drogues, célébrée chaque année le 26 juin, le Rapport mondial sur les drogues de l’ONUDC a été présenté.
Ce rapport révèle une hausse de la consommation de drogues, soutenue par une demande accrue de stimulants.
Selon le rapport, environ 292 millions de personnes ont consommé des drogues en 2022, soit une augmentation de 20 % par rapport à la décennie précédente.
Le rapport confirme que le cannabis reste la drogue la plus consommée, suivie par les opioïdes, les amphétamines, la cocaïne et l’Ecstasy.
Les estimations indiquent que les femmes représentent 24 % des consommateurs de cannabis et 16 % des consommateurs d’opioïdes.
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