Mercredi matin, un groupe de trois gendarmes a interrogé Mohamed Bazoum, l’ancien Président du Niger renversé, dans le cadre d’une enquête préliminaire.
L’interrogatoire, qui s’est déroulé dans sa résidence officielle, a mobilisé un commandant, un capitaine et un adjudant.
Cette audition s’est tenue en présence de son avocat, le bâtonnier Moussa Coulibaly.
La veille, une première tentative d’interrogatoire avait échoué, car Mohamed Bazoum avait exigé la présence de sa défense.
Selon des sources proches de sa famille, l’audition a duré près de cinq heures, durant lesquelles l’ex-président s’est vigoureusement défendu face aux questions des enquêteurs.
Pour rappel, la Cour d’État avait levé l’immunité de Mohamed Bazoum le 24 juin dernier, après une audience très suivie par les Nigériens.
La décision de la Cour permet de poursuivre l’ancien président pour haute trahison et apologie du terrorisme, des accusations que plusieurs observateurs jugent infondées.
Depuis treize mois, Mohamed Bazoum et son épouse Hadiza sont retenus dans leur résidence officielle située à l’intérieur du camp de la garde présidentielle dirigée par le général Tiani.
Par ailleurs, des mouvements rebelles toubous, qui avaient enlevé un préfet et saboté un pipeline crucial pour l’exportation du brut nigérien vers le port de Seme au Bénin, exigent également la libération de Mohamed Bazoum.
Une délégation de notables toubous, mandatée par le général Tiani pour convaincre les jeunes de la communauté de revenir à la table des négociations, a échoué dans sa mission.
La situation reste tendue, et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ainsi que l’Union européenne continuent de demander la libération inconditionnelle de l’ex-président et de son épouse.