La semaine dernière, la Nigerian Communications Commission a donné instruction aux opérateurs de télécommunications de limiter l’accès des consommateurs aux plateformes telles que Binance, Coinbase et Kraken. Ce changement de cap sur les cryptomonnaies au Nigeria intervient alors que le gouvernement cherche à attirer les investissements étrangers dans une économie en difficulté.
Ces mesures font partie des réformes visant à réglementer les actifs numériques, perçus comme des concurrents des actifs traditionnels, et à annuler l’interdiction des transactions cryptographiques mise en place pour renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
En parallèle, le gouvernement cherche à stabiliser son système de taux de change multiple et à mettre fin à la fixation de sa monnaie depuis des années. Avec deux dévaluations en huit mois, le naira a dépassé 1 600 pour un dollar la semaine dernière, contre moins de 900 en début d’année.
Les plateformes de cryptomonnaies sont devenues des canaux majeurs pour l’établissement de taux de change non officiels pour le naira, avec Binance souvent utilisé comme référence. Les échanges entre le naira et le tether, le plus grand stablecoin au monde lié au dollar américain, sont également courants. En 2023, le Nigeria était le deuxième pays après l’Inde en termes de richesse privée stockée dans les cryptomonnaies, reflétant une perte de confiance dans le naira comme réserve de valeur stable.