Une panne informatique d’une ampleur inédite a semé le chaos à travers le monde ce vendredi, perturbant sévèrement divers secteurs de l’économie globale.
Les conséquences de cette défaillance sont considérables : des avions immobilisés, des travailleurs au chômage technique, des marchés financiers désorganisés.
La cause principale semble être une mise à jour défectueuse sur les systèmes d’exploitation Windows de Microsoft, liée à une solution informatique du groupe américain de cybersécurité CrowdStrike.
Une cyberattaque ou un problème de sécurité informatique a été écarté.
“Je tiens à m’excuser personnellement auprès de toutes les organisations, de tous les groupes et de toutes les personnes affectées par cette panne,” a déclaré George Kurtz, PDG de CrowdStrike, lors d’une interview à CNBC.
Ce bug, actuellement en cours de correction, n’a pas impacté les utilisateurs de systèmes Mac et Linux. Microsoft a signalé un “problème” provoquant un écran bleu, recommandant aux clients de suivre les conseils fournis par CrowdStrike pour résoudre cette situation.
“L’ampleur de cette panne est sans précédent et entrera sans aucun doute dans l’Histoire,” souligne Junade Ali, expert en cybersécurité.
Il ajoute que cette défaillance “a un impact direct sur les ordinateurs des utilisateurs finaux et pourrait nécessiter une intervention manuelle pour être résolue, ce qui représente un défi majeur pour les équipes informatiques à l’échelle mondiale.”
Sur les réseaux sociaux, les utilisateurs se sont empressés de partager des photos du fameux “écran bleu de la mort” de Microsoft, illustrant l’ampleur globale du problème.
Le bug de mise à jour a été déclenché jeudi vers 19H00 GMT, selon Microsoft.
“C’est une des rares fois où un logiciel de sécurité est à l’origine d’une panne aussi massive,” commente Kayssar Daher, expert en cybersécurité interrogé par l’AFP.
L’ampleur du phénomène s’explique par la large diffusion de Windows et de CrowdStrike.
Vols retardés
Après avoir temporairement perturbé les opérations informatiques des Jeux Olympiques de Paris 2024, les activités ont repris normalement vendredi après-midi, selon les organisateurs.
“Le système informatique de Paris 2024 ne s’est pas effondré, donc s’il y a quelques dysfonctionnements ici ou là, c’est un moindre mal,” a estimé un cadre du mouvement sportif français auprès de l’AFP.
De nombreux aéroports et compagnies aériennes ont rapporté des problèmes, obligeant des passagers à patienter, notamment dans l’hémisphère nord où de nombreux vacanciers partent ou rentrent.
“On galère pour trouver un autre vol ou un train, l’autre option est de dormir à l’aéroport,” explique Anja Müller, une étudiante allemande de 22 ans, à Roissy.
Le gestionnaire des aéroports parisiens ADP a assuré que ses systèmes informatiques n’étaient pas touchés, bien que des perturbations aient été constatées à Roissy et Orly, principaux points d’entrée pour les délégations étrangères des JO.
Transavia France a dû annuler près de 40 vols.
Aux États-Unis, plusieurs compagnies aériennes ont repris leurs activités, tandis que leurs homologues mexicaines restent affectées par la panne.
“Nous attendons depuis 03H00 du matin,” témoigne Juan Pablo Olvera, coincé à l’aéroport de Mexico.
En Inde, la compagnie à bas prix SpiceJet a temporairement opté pour l’enregistrement et l’embarquement manuels.
CrowdStrike Chute en Bourse
Aux Pays-Bas, plusieurs hôpitaux ont été touchés, entraînant la fermeture d’un service d’urgences et le report d’opérations.
Le principal opérateur ferroviaire britannique, Govia Thameslink Railway, a évoqué de “potentielles annulations de dernière minute,” en raison de l’impossibilité d’accéder à certains systèmes.
Les Bourses mondiales ont reculé, inquiètes de cette panne qui a également empêché les indices de Londres et Milan d’afficher leur taux de variation pendant une grande partie de la journée.
À la Bourse de New York, CrowdStrike perdait 8,80% et Microsoft cédait 0,42% vers 16H15 GMT.
CrowdStrike, qui s’appuie largement sur l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique, propose notamment une plateforme de protection numérique nommée Falcon.
AFP