Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a récemment achevé une tournée stratégique en Afrique de l’Ouest, visant à renforcer les efforts contre l’immigration clandestine.
Sous la pression croissante des partis de droite et d’extrême droite, Sanchez s’est rendu en Mauritanie, en Gambie et au Sénégal, des nations clés pour les départs de migrants vers l’Europe.
Au cours de cette tournée, des accords ont été signés pour intensifier la coopération dans la lutte contre la criminalité organisée.
Ces initiatives visent à endiguer le flux migratoire en provenance de ces régions, souvent via des embarcations de fortune.
La situation est particulièrement critique à Mbour, au Sénégal, où des jeunes partent quotidiennement vers les îles Canaries espagnoles.
Codou Boye, fondatrice d’une association de soutien aux femmes de migrants, souligne que les départs sont quotidiens durant la saison chaude. « Chaque nuit, on voit des dizaines de personnes embarquer pour l’Espagne », déclare-t-elle.
Les chiffres témoignent de l’ampleur du phénomène.
Entre janvier et août 2024, 22 304 migrants ont atteint les îles Canaries, contre 9 864 pour la même période l’année précédente, marquant une augmentation de 126 %.
Selon le ministère de l’Intérieur espagnol, si la tendance se maintient, le nombre de migrants pourrait atteindre un niveau record d’ici à la fin de septembre.
Cette tournée ouest-africaine de Pedro Sanchez marque donc une étape cruciale dans la lutte contre l’immigration clandestine, avec un accent particulier sur la collaboration sécuritaire et le renforcement des capacités locales pour contrer les réseaux de trafiquants.